Rester en « pilote automatique » ou pas ? Nous avons le choix
Pour agir au bon moment, encore faut-il être avisé, savoir décider, oser passer à l’action.
Nous disposons pour ce faire de différents savoir être, dans le sens de « type de comportement possible » à notre disposition : nous savons être de différentes façons.
Confronté à une situation, nous avons le choix de « faire quelque chose ou pas ». Le fait de décider d’agir ou pas est tributaire de notre état d’esprit du moment face à la situation.
Lorsqu’un événement se produit, nous émettons une pensée, puis nous agissons (ou pas) en fonction du résultat du traitement de l’information que nous percevons de cette situation. Autrement dit, un comportement est le résultat d’une pensée préalable (pensée consciente ou sur « pilote automatique »).
Un espace-temps à notre disposition
Ainsi, entre la survenance d’un événement et notre passage à l’acte, nous disposons d’un d’espace-temps (comme pour « tourner sept fois sa langue dans sa bouche ») qui nous laisse le choix de notre comportement.
Nous avons plusieurs choix d’action, nous pouvons :
– Être attentiste
– Être conformiste
– Être réactif
– Être actif
– Être proactif
Être attentiste
Ce comportement se traduit par le fait d’attendre les événements avant d’agir, à attendre qu’ils s’annoncent pour prendre une décision. Cette attitude nous maintient dans l’immobilisme.
Par extension, c’est une attitude d’attente passive.
Être conformiste
Ce comportement consiste à respecter étroitement la norme, la tradition, les usages établis, la morale en vigueur.
Pris dans son sens péjoratif, la personne dite conformiste adopte une attitude passive et se conforme aux idées et aux usages de son milieu.
Être réactif
Tout comportement directement suscité par un événement extérieur au système nerveux, appelé stimulus, engendre un comportement réactif, une réaction. Cela peut être une action inconsciente, non choisie, réflexe.
Lorsque nous ré-agissons, notre cerveau compare l’information entrante avec ce qu’il a déjà en mémoire, à la recherche de la même expérience ou presque, puis agit de la même façon qu’avant.
Il est le contraire de créatif (vous avez remarqué : la lettre C ne fait que changer de place entre les mots « réactif » et « créatif »).
Rappelle-toi ceci : l’âme crée, l’esprit réagit. Neale Donald Walsch
Être actif
C’est agir de manière consciente. C’est ce que fait quelqu’un et ce par quoi il réalise une intention ou une impulsion. Ce quelqu’un exerce sa faculté d’agir en déployant de l’énergie en vue d’un but.
Être proactif
C’est être capable intellectuellement, émotionnellement,
– d’agir au bon moment
– pour anticiper les événements lorsque le moment s’y prête (donc pouvoir le juger tel) et
– anticiper des désagréments pour les éviter, les contourner ou les transformer.
C’est aussi être capable – et avoir le courage – de prendre des initiatives pour agir :
– soit avant que les événements nous « tombent » dessus (prendre les devants en quelque sorte) ;
– soit pour les transformer en opportunité alors que la situation paraissait mal « embarquée » ;
– soit optimiser une situation donnée et en tirer un profit supérieur à l’attendu ;
– soit susciter des situations nouvelles ;
– soit même changer les règles du jeu de la vie et se façonner un destin (là c’est le top de la Proactivité).
Attention aux jugements hâtifs
Il n’y a pas de jugement à avoir sur ces différentes conduites. Nous pouvons observer chez notre interlocuteur un comportement attentiste et vouloir le lui reprocher. Mais que savons-nous de ses intentions, de ses attitudes (invisibles au regard par essence) ? Rien. Absolument rien.
En effet, il peut adopter un comportement attentiste ou conformiste alors que son attitude intérieure est proactive. Nous ne savons rien (ou presque rien) des intentions à l’origine de son comportement.
Lorsque nous voyons notre vis-à-vis adopter un comportement, nous lui présupposons une intention et nous lui donnons un sens. Donc un comportement peut nous apparaître non proactif (comme être attentiste par exemple) et émaner pourtant d’une intention proactive.
A qui sait attendre, le temps ouvre ses portes. Proverbe Chinois
Le processus proactif : attitude, comportement
Lorsque je suis proactive, j’adopte plusieurs attitudes (états d’esprit non visibles par autrui) qui sont les suivantes :
– j’observe mon environnement ;
– je décrypte une situation ;
– je prends le temps de sentir l’ambiance ;
– j’écoute les tenants et aboutissants ;
– je me tais ;
– je réfléchis à deux fois avant de prendre une décision ;
– j’écoute mon ressenti intérieur, mon intuition ;
– je reste attentive et ouverte à la situation qui peut évoluer (ne pas me précipiter à faire quelque chose) ;
– j’adopte une attitude yin, réceptive, plutôt que yang, offensive.
–> J’ai une attitude proactive.
Et seulement ensui te j’agis :
– j’adopte le comportement le plus opportun ;
– j’entre dans la danse de la vie, qui se fait fluide et harmonieuse, qui soutient mes mouvements en cohérence avec son rythme ;
– je vis dans l’ici-et-maintenant, totalement présente à la puissance de l ‘instant présent.
Mon action au bon moment découle de ma pensée juste : je suis bel et bien proactive (je ne dis pas que mon action va réussir. Quoi qu’il en soit, je m’en serai donné toutes les chances et n’éprouverai aucun regret si cela ne fonctionne pas. J’essaierai autre chose).
Il n’y a donc pas à juger si être conformiste ou réactif est « bien ou mal »; Il s’agit simplement d’adopter le bon comportement au bon moment.
Exemples d’attitudes proactives qui n’en n’ont pas l’air au premier abord
Je parais attentiste lorsque je juge opportun de ne rien faire maintenant. J’adopte une retraite stratégique. J’ai une attitude proactive malgré les apparences d’un comportement passif.
Je parais conformiste lorsque je préfère, dans une situation donnée, me conformer à ce qui est recommandé de faire. Je m’économise et ne cherche pas dans l’immédiat à proposer des idées. J’attends le bon moment pour proposer des idées innovantes. Mon attente délibérée constitue une attitude proactive alors que mon comportement conservateur pourrait laisser penser le contraire.
Je parais réactive lorsque je ne suis pas d’accord et que je préfère le dire tout de suite plutôt que différer mon intervention. Je choisis d’être réactive tant que les protagonistes sont encore en présence. Je juge opportun de dire ce que j’ai à dire à toutes les personnes présentes au moment où je réagis. Je veux « battre le fer tant qu’il est chaud » à la suite d’une réflexion interne proactive. Ne pas confondre le ressenti et l’expression de ce ressenti. Mon comportement est réactif mais correspond à une attitude délibérément proactive.
Je parais active lorsque j’ai décidé d’agir de façon consciente. Et j’effectue les tâches que j’ai planifiées dans mon agenda au fur et à mesure qu’elles se présentent. Je me sens efficace ainsi et j’économise de l’énergie pour des tâches qui me demanderont réflexion plus tard. J’organise délibérément mes tâches dans le temps imparti puis j’agis, à la suite d’une réflexion proactive. Cependant, cette organisation peut être remise en question en fonction des urgences ou opportunités qui pourraient apparaître dans ma journée ; je conserve une attitude proactive et suis réceptive aux informations de mon environnement.
Exemples de comportements proactifs
Je suis proactive lorsque je sens venir un événement (disons une « menace », un avis contraire à mon objectif, une remarque désobligeante, une critique mal formulée, tout événement qui vient contrarier mon bien-être) et que je sais déjà comment y répondre (je ne me laisse pas surprendre).
Vous êtes proactif lorsque vous êtes dans une situation donnée – qu’elle vous plaise ou non – et que vous faites « d’une pierre deux coups » (et même trois quand ça vous arrange). Exemple : bloqué dans les embouteillages, aïe, vous allez être en retard. Au lieu de stresser, vous appelez votre client pour le prévenir (c’est la moindre des choses) et vous profitez de ce temps de pause contrainte pour méditer (concentration sur votre respiration), regarder les autres voitures qui vous entourent (vous pourriez en effet relever des adresses de professionnels qui pourront vous servir plus tard, qui sait) ou pour écouter la radio avec plus d’attention (des sujets de conversation ou des idées peuvent apparaître), etc.
Elle est proactive lorsqu’elle ne réagit pas sur le coup volontairement. Exemple : elle est face à l’hôtesse de caisse qui se trompe sur l’enregistrement d’un article (à la hausse ou à la baisse) et que leur publicité annonce que « le client est remboursé deux fois en cas d’erreur sur le prix » – Yes ! A elle la monnaie et l’article gratis ! (elle a été réactive une fois : « hé vous vous êtes trompé sur le prix ! » et sa réactivité – son manque de proactivité – lui a fait payer l’article au juste prix. Être réactif peut être une bonne chose, mais être proactif est davantage « payant ». Maintenant elle observe si le travail est bien fait et, dans le cas contraire comme une erreur sur le prix, c’est à l’avantage du client donc le sien). Son comportement a priori attentiste (laisser enregistrer l’article au « mauvais » prix) résulte d’une attitude (état d’esprit) proactive. Payant dans ce cas.
Il est proactif lorsqu’il envoie un courrier sur un sujet délicat (héritage par exemple) à une personne qu’il veut faire « sortir du bois », dans le but de demander – provoquer – un éclaircissement (à lui d’assumer les conséquences si la réponse en retour n’est pas celle attendue).
Nous sommes proactifs lorsque nous connaissons suffisamment bien une personne et ses réactions pour « appuyer sur le bon bouton » et obtenir ce que nous voulons d’elle (ce n’est pas loin de la manipulation, à pratiquer avec discernement et intégrité).
Vous êtes proactifs lorsque vous poursuivez un objectif qui vous a déjà mis en « situation d’échec » et pour lequel vous savez que vous êtes capables de réussir. Par exemple : vous décidez de recréer une entreprise alors que vous avez déjà « bu la tasse », que vous en connaissez les inconvénients et que, malgré tout, vous savez – par intime conviction – que c’est dans ce type d’activité professionnelle que vous vous épanouissez. Alors que, dans le même temps, vous ne savez pas comment « ça va l’faire » cette fois-ci.
Ils sont proactifs lorsqu’ils continuent de foncer droit devant vers leurs buts sans savoir pourquoi ni comment ils réussiront mieux cette fois-ci (enfin si, un peu quand même, l’expérience, ça a du bon, pour peu qu’ils ont conscience de leur vécu et l’ont analysé pour ne pas faire les mêmes erreurs) bardés de foi qu’ils sont, de courage et d’énergie.
Ils appliquent toutes les techniques de la proactivité (autant que faire se peut) dans le but de se rendre heureux. Pour cela, continuer de croire que c’est possible, avoir toujours confiance en sa bonne étoile ou dans la Providence, même après un « échec ». Et se donner toutes les chances de réussir.
Les hasards de notre vie nous ressemblent. Elsa Triolet
Alors ? Chiche ou pas chiche ?
L’attitude proactive, à son stade extrême, revient à avoir une immense confiance dans la Vie (Dieu ou l’Univers ou autre selon vos croyances).
Il s’agit en effet d’écouter son intuition, sa force intérieure, sa force mentale ou sa foi pour être capable de s’en remettre à la Providence qui veille sur nous (si si, essayez et vous verrez la magie de la vie opérer).
Ce qui demande d’avoir fait un grand travail sur soi en Développement personnel pour se connaître suffisamment et avoir repérer par l’expérience son mode de fonctionnement humain…
Cette attitude de détachement est le must de la Proactivité : lâcher son trapèze habituel – lâcher-prise – et attraper le suivant, en passant au dessus d’un grand vide qui nous donne le vertige.
Se « jeter dans le vide » avec la certitude que la Vie veille sur nous et saura nous présenter l’opportunité à saisir à l’exact moment nécessaires. Lorsque nous sommes réceptifs et prêts à répondre à son appel.
Au moment où l’on s’engage pour de bon, la Providence se met en marche de son côté. Il se produit toutes sortes de choses favorables qui, sans cela, ne seraient pas arrivées. une kyrielle d’événements découlent de cette décision, qui suscitent en votre faveur toutes sortes d’incidents, rencontres et aides matérielles impromptues dont nul n’aurait rêvé bénéficier. William H. Murray
Je vous souhaite le meilleur
Consultante, Formatrice,
Conférencière, Auteure
Ouvrage : « A Quoi pense une Professionnelle de la Formation en train d’animer un Stage ?«
Roman : « toi ou la vraie vie »