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Mon amant me met en case

Dans la série « J’ai oublié d’être proactive »

 

Plusieurs cases forment un tableau, une grille

Vous voyez ce qu’est un tableau : des lignes et des colonnes qui se croisent et donnent forme à des cases – des cellules comme on dit pour les tableurs. Hé bien moi, pendant quelques années – le temps qu’a duré notre relation – mon amant m’a mise systématiquement dans l’une de ces cases. Sans me sortir du tableau. Il me transférait régulièrement d’une case à l’autre selon sa perception de ma personne mais ne voyait pas d’autres moyens pour me situer dans sa vie.

Je souhaitais en sortir mais je ne parvenais pas à lui ouvrir les yeux – le coeur – sur mon Être véritable. Ou sur Qui j’avais envie de devenir à son contact : une meilleure personne.

  • J’étais donc dans une cellule ;
  • dans laquelle je me débattais ;
  • qu’il changeait au gré de ses appréciations ;
  • à la suite de mes contorsions pour en sortir ;
  • de ce qu’il croyait comprendre de moi.

 

La case « femme de sa vie »

Au moment de notre rencontre, il m’a mise dans la case « waouh ! Quelle femme ! » Il me voyait comme la femme de sa vie.

Bon ok, là je me sentais bien ; ça fait toujours plaisir d’être perçue comme « la femme waouh ! » C’était plutôt flatteur.

Je savais qu’un jour il redescendrait sur terre et me verrait telle que je suis alors je ne m’inquiétais pas outre mesure, et je laissais faire la vie à son rythme. Je savais que la réalité finirait par lui ouvrir les yeux sur ma vraie nature – aimable au demeurant.

 

La case « intrigante »

J’étais tellement waouh à ses yeux qu’il – appelons-le Ô comme Ô mon dieu ! Ô quel homme ! –  m’a décrite comme « la femme waouh ! » auprès de ses amis. Le genre de femme qu’il n’avait jamais fréquentée auparavant : une femme classe, svelte, intelligente, belle, charmante, drôle, socialement valorisante, … La femme parfaite quoi ! Ces potes s’attendaient donc à une femme exceptionnelle – forcément.

Mais, à l’image de vos amis qui vous disent « faut absolument que t’ailles voir ce film, il est génial ! » et que vous ressortez du cinéma quelque peu déçu.e parce que ce film ne s’est pas montré à la hauteur de vos attentes, ses amis s’attendaient à une femme extraordinaire et ils ne voyaient qu’une humaine qui tend la main pour dire bonjour. Ils étaient déçus. Forcément. Ils se préparaient à être intimidés par tant de magnificence annoncée ou se sentaient trahis par la personne banale qui leur tendait la main.

Du coup, je me retrouvais dans la case « intimidante » ou « insipide ». Voire « intrigante ». C’est vrai quoi, qu’est-ce qu’une femme comme moi fait avec un homme comme lui ? se questionnait son entourage.

Et je ne comprenais pas pourquoi ça ne matchait pas avec eux : je n’arrivais pas à entrer en contact avec chaleur. J’ai compris bien plus tard que ses amis projetaient sur moi leurs a priori. Eux aussi m’avaient mise dans une case, et je me sentais coincée aux entournures sans comprendre pourquoi.

Et Ô, qui a davantage confiance en ses amis qu’en lui-même, commençait à se demander ce que je lui trouvais (« C’est vrai quoi, qu’est-ce qu’une femme comme elle fait avec un homme comme moi ? »).

 

La case « femme dangereuse, s’en méfier »

C’est ainsi que je passais dans la case « méfiance » : la femme dont il faut se méfier, dont on ne connaît pas les intention. Son entourage, surtout familial (sa petite sœur adorée de 40 ans, ses parents chéris de 75 ans, ses jeunes ados de 18 ans), se chargeait de le prévenir de ma potentielle mauvaise influence, de mes supposées manipulations. « Attention papa tu t’emballes trop ! » Le brave homme est si gentil qu’il voit le bien partout et pourrait se faire berner par une Messaline sortie d’une rencontre Internet.

De même ses amis bien intentionnés : « Tu ne la connais pas ! Trop belle pour toi ! » Que craignaient-ils tous ? Dans quelles niches m’avaient-ils casée ?

Aussi Ô s’est-il mis à chercher les raisons de mon attachement pour lui. Il s’interrogeait sur mes intentions, et finit par me dire…

 

La case « vénale »

Un jour qu’il était languissamment allongé sur le lit après l’amour, il me déclara tout à trac :

– « Je sais pourquoi tu es avec moi… parce que j’ai de l’argent. »
– « … ? »
– « Tu as vu sur l’annonce que j’étais président de ma boîte alors tu t’es dit « il a de l’argent ».
– « … »

Les bras m’en tombent. Je suis désolée qu’il ait une telle croyance sur les gens à propos de lui-même – que quelqu’un puisse n’être avec lui que « pour son argent ». Et je suis désolée qu’il ait une telle opinion sur moi. C’est ainsi que je suis casée « vénale ».

Je cherche à le rassurer, une telle opinion de lui-même me peine parce que, non je ne suis pas vénale, et non je ne suis pas avec lui « pour son argent ». D’ailleurs, je ne sais pas (encore) combien il gagne et je m’en fous. C’est sa façon d’être avec moi qui me fait du bien. Le reste vient en surplus. En revanche, qu’il puisse croire que je suis vénale et être avec lui pour son argent me chagrine aussi pour moi-même. Je ne suis pas cette personne-là et qu’il le croit ne lui fait pas du bien. Mais surtout, il se fait une image de moi qui n’est pas moi. Il ne me voit pas.

Je voudrais tant qu’il me voit telle que je suis vraiment, quelqu’un d’imparfait certes mais qui a aussi beaucoup de qualités – qu’il ne voit pas pour l’heure. Il s’arrime à sa case « vénale » pour se rassurer sur le pourquoi de ma présence dans sa vie. Une femme qu’il admire dépose à ses pieds son ballot d’amour, c’est louche non ? « Est-ce que je le mérite cet amour ? Est-ce que je la mérite elle ? » pense-t-il, toujours allongé en travers du lit.

Il s’accroche tellement à cette image qu’il n’y a pas de place pour la femme réelle qui le regarde avec amour. Son espace mental – et son coeur ? – sont encombrés de cette croyance toxique. C’est à ce moment-là que je décide de l’aimer de manière inconditionnelle.

Parce que cet homme-là doute de lui, cet homme-là a une piètre estime de lui-même, je vais lui montrer qu’il « me vaut bien » parce qu’il « le vaut bien ». Oui, je vais l’aimer de manière inconditionnelle. Non seulement parce que j’ai besoin de grandir et d’apprendre à aimer les gens tels qu’ils sont (je me mets au défi de), mais parce que je parle d’amour sur mon blog – ce site-même sur lequel vous lisez cet article – et que aimer est aussi un verbe d’action, alors je vais l’aimer activement. C’est vrai quoi, puisque je prône l’amour sincère, authentique et sans condition, je vais joindre le geste à la parole : je vais l’aimer tel qu’il est, pour lui-même et quoi qu’il fasse.

Et je vais tenter de rester moi-même – sans fard ni gloss. Être fidèle à moi-même, suivre mes plus hautes valeurs, amour, authenticité, vérité…

 

Être fidèle à soi-même sans jamais trahir les autres, c’est à mes yeux le seul vrai débat de toute tragédie humaine.
Emmanuel Roblès

 

 

La case « cool »

Du coup il me met dans la case « femme cool » et me dit « qu’est-ce que je suis bien avec toi ! Je peux rester moi-même. Je sens que je n’ai plus à me cacher ». Je suis si heureuse de le rendre heureux. Sans rien faire de particulier. Juste péter au lit parce que je respecte ma nature.

Notre relation évolue, nous nous connaissons de mieux en mieux… Du moins nous passons du temps ensemble ; et c’est très agréable. Il a cette légèreté que je n’ai pas et mon côté fun et burlesque se réveille, je peux me lâcher. J’avais oublié que j’ai de l’humour et que la vie peut être source de plaisir ! Je sais qu’il n’est pas l’homme de ma vie – du moins pas en l’état de notre relation – mais je suis bien avec lui. J’oublie mes soucis, et des soucis j’en ai beaucoup.

Mais avec lui, je passe dans la case « femme cool ». Et j’aime bien cette appréciation de moi : je ne me voyais pas comme ça.

 

La case « hypersensible »

Quelques temps avant de nous rencontrer, je venais de découvrir que j’étais hypersensible. A la faveur d’une discussion avec une consœur, elle m’avait demandé : « tu connais la douance ? Et l’hypersensibilité ? » Je n’avais jamais entendu parler du mot « douance » (pourtant je lis beaucoup) et je ne suis pas fan des « hyper » à chaque début de mot. Mais je savais que cette femme – qui s’appelle Nathalie comme moi, est consultante-formatrice comme moi – est quelqu’un de sincère, d’authentique alors je lui faisait confiance.

Après cet échange téléphonique, j’étais allée voir sur Internet ce qu’est la douance et l’hypersensibilité. Et un monde s’était ouvert à moi : ça y est ! Je (me) comprends. Je ne suis plus le vilain petit canard qui ne trouve pas sa place, je suis un zèbre parmi d’autres zèbres ! Alors j’en parle à Ô : « je suis comme je suis parce que je suis hypersensible ». Et je lui offre un livre à ce sujet (celui d’Elaine Aron).

Alors – bien commode – mon amoureux me met dans la case « hypersensible » et raconte autour de lui : « si Nathalie est comme ça (entendre « spéciale » ou « singulière »), c’est parce qu’elle est hypersensible ! » Et lui, tellement rassuré de pouvoir enfin mettre une étiquette, se met à interpréter tous mes comportements, mes propos, mes idées, mon humeur, mes émotions, mes peurs, … aux limites de l’hypersensibilité. Certes, cette case n’est pas fausse, mais elle n’est pas la seule ! Alors j’aimerais qu’il m’en sorte et qu’il écoute davantage son coeur !

 

La case « chieuse »

Notre relation évolue et je passe de case en case, jusqu’au jour où c’est moi qui aimerais bien le sortir de la case dans laquelle il s’est mis, celle du « gentil ». Il se montre jovial et bonhomme, celui qui s’éclate à tout bout de champ. Ma traduction : le gars qui en fait des tonnes pour être aimé.

Parce qu’il en fait des tonnes pour être aimé, apprécié, reconnu comme « un bon gars », un « gentil ». Et tout le monde de le lui confirmer : « qu’est-ce que t’es gentil ! » Même moi je le lui disais : « mais comment tes anciennes copines ont pu te lâcher, t’es tellement gentil ! » Et de me dire quelle chance j’ai que nos routes se soient croisées et qu’il se soit arrêté à ma hauteur.

Sauf qu’à force de trop de gentillesse, ça finit par être suspect. Ça sonne faux d’autant que je le vois en coulisses lorsqu’il tombe le masque (« ça ne va pas, je ne vais pas inviter chez moi mon masseur et toute sa famille ! » alors qu’il avait déclaré la main sur le coeur « venez chez moi, j’ai une grande maison, vous y êtes les bienvenus ! »).

Je finis par lui demander de cesser d’en faire autant et d’être simplement lui-même. J’aimerais qu’il fasse moins et qu’il soit pluss. Je tente de lui expliquer en quoi consiste « être plus vrai ». Je lui demande par exemple de parler moins et d’écouter davantage ; de s’abstenir de faire les questions et les réponses (et se faire des films sur les intentions d’autrui qui n’ont aucune réalité) ; ou de cesser de promettre des choses qu’il ne tiendra pas.

Parce qu’il dégaine sa gentillesse en toute situation : elle est quasi réflexe. Puis elle s’évanouit dans le décor lorsqu’il est en coulisse, caché du public. Sa gentillesse constitue son système de défense (je ne lui en parlerai pas – il ne comprendrait pas, la gentillesse étant socialement bien acceptée).

J’aimerais que nous nous posions tous les deux, ensemble, au calme, que nous nous rapprochions intimement émotionnellement, psychiquement, … Il ne comprend pas, finit par le prendre (très) mal et me voilà remisée dans la case « chieuse ».

 

La case « ingrate »

Tout ce qu’il fait pour moi n’est jamais assez, pense-t-il. Dit-il autour de lui : à ses parents, ses enfants, ses copains, ses amis… Plus il en fait et plus il croit que j’en veux pluss. Or mon besoin profond n’est pas dans l’avoir mais dans l’être. Certes, matériellement il m’aide beaucoup et je lui en serai éternellement reconnaissante (personne n’a fait pour moi ce qu’il a fait). J’aimerais cependant que nous soyons plus authentiques l’un envers l’autre.

Surtout que ses masques m’empêchent d’être moi-même. Je me sens impuissante à être véritablement moi, engluée dans ses pirouettes, ses rires et son énergie communicative (que j’adore pourtant). Je suis emportée dans son tourbillon d’enthousiasme à tout crin et je culpabilise d’être la rabat-joie qui veut le « calmer ». Je me remets en question : sa vie est tellement plus enthousiasmante que la mienne qu’il doit avoir raison, non ?

Pourtant, ne ressent-il jamais de doutes ou de peurs ? « Bien sûr que si, le matin au réveil » me dit-il du bout des lèvres dans un moment d’intimité. Mais il évacue le mal-être par une pirouette et hop, la journée se passe bien.

Les rares fois où je parviens à exprimer un sentiment qui me pèse – chaque fois que j’ose communiquer quelque chose de désagréable – cet homme explose de colère ou s’enferme dans le mutisme et nous sommes fâchés pendant des semaines. La communication profonde est impossible. Il se sent remis en question fondamentalement. Et je suis celle qui l’empêche d’être heureux alors qu’il est « si gentil » ! Et qu’il en fait justement des tonnes pour ne pas prendre le risque de déplaire ou d’être remis en question. C’est un comble que la personne à qui il fait tant de démonstrations de dons, de générosité, d’altruisme ne le reconnaisse pas !

 

La case « mesquine »

Voulant lui montrer qu’il en fait trop, je guette des situations réelles qui lui permettraient d’en prendre conscience. Comme je suis souvent à ses côtés durant ses déplacements professionnels et que sa voiture est son bureau, il y passe tous ses coups de fils avec son équipe, avec ses clients et ses fournisseurs. Un jour qu’il vient de raccrocher d’avec un fournisseur, je lui fais remarquer qu’il rit à chaque fin de phrase alors qu’il n’y a rien de risible, et je lui demande pourquoi ces rires permanents. Il ne comprend pas ma question et reste coi. Je me dis qu’il réfléchit et s’introspecte parce qu’il a confiance en moi, donc il prend ma remarque pertinente en considération.

Mais non, la suite m’apprendra qu’il était en train de me mettre dans la case « mesquine » (et même « affreuse mesquine ») (ou bien est-il en train de penser : « elle ne m’aime plus, elle me critique »).

 

La case « jalouse »

Le dernier soir de Noël que nous avons passé ensemble (mais je ne le savais pas), alors qu’il offrait une enceinte blootooth aussi bien à ses parents qu’à moi, je lui faisais remarquer que celle de ses parents est plus grosse que la mienne. Il me met illico dans la case « jalouse » + « mesquine » alors que je veux simplement lui faire prendre conscience qu’il privilégie sa relation avec ses parents – comme un bon garçon qui ne veut pas les décevoir. « Regardez comme le cadeau que je vous ai offert est plus gros que celui de ma « compagne », voyez comme je vous aime plus qu’elle, aussi ne soyez pas jaloux d’elle et ne me retirez pas votre amour ; c’est vous que je préfère ».

Voilà comment je suis témoin de sa relation parentale durant les quelques années qu’a duré la nôtre. Au début de notre rencontre, il avait fait preuve d’une grande lucidité lorsqu’il m’avait dit, en plus d’admirer ses parents pour la longévité de leur couple, l’immense peine de n’avoir jamais compté pour eux : « ils s’aiment de manière égocentrique, leur amour est plus important que ce qui les entoure, et rien d’autre qu’eux-mêmes ne compte, pas même leurs enfants ». Quelle lucidité et quelle maturité ! avais-je pensé.

Voilà donc ce que je cherchais à démasquer avec mes propos « mesquins » : un fils qui guette l’approbation de ses parents dans ses choix de vie et autres petites décisions : « regardez ma maison-de-président, regardez ma femme-jolie-chérie, regardez ma voiture-comme-elle-est-grosse, regardez comme je réussis-bien-dans-la-vie, soyez fier de votre fils papa-maman ! » En d’autres mots : « Regardez-moi, aimez-moi enfin au lieu de vous regarder le nombril depuis plus de cinquante ans ! »

 

La case « prétentieuse »

Or, j’ai besoin que notre relation évolue. Je l’aime, je tiens à lui, je suis bien avec lui. Jusqu’à un certain point. Jusqu’à une certaine profondeur. Je ne suis pas comblée. Il me manque la connexion intime et son engagement émotionnel… Nous sommes en lien horizontalement mais non verticalement. Nous sommes bien ensemble dans ce monde matérialiste et rationnel dans lequel il frétille comme un poisson dans son bocal. J’aimerais qu’il se verticalise et spiritualise davantage son monde. Le nôtre. J’aimerais qu’il s’ancre dans notre relation et découvre avec moi cette vie océanique si vaste !

Lorsque je rencontre d’autres de ses amis – parce qu’il aime les grandes tablées de dix-quinze personnes autour de lui -, je ne me sens pas à ma place. Pendant qu’il se cache dans la cuisine à mettre fébrilement les petits plats dans les grands pour épater ses invités (« regardez comme je fais bien la cuisine, comme chez moi on mange bien ! »), ces gens ne font qu’échanger banalités, pensées toutes faites, problèmes de santé ou de travail… Tout cela est superficiel et tout le monde fait « comme si ». Suis-je la seule à me rendre compte que ce jeu social n’apporte rien et sonne creux ? Comme je suis polie, j’écoute, je souris, je suis aimable. Et j’essaie d’imaginer comment je pourrais me rapprocher de telle ou telle personne pour apprendre à les connaître de manière authentique et non sur cette scène du jeu social insensé.

Ô me reproche régulièrement de ne pas entretenir la conversation quand il reçoit. Il me dit que « c’est le rôle de sa femme de lui faire honneur », de le valoriser. Mais l’a-propos ne vient pas. Il voudrait que mon intelligence brille parmi ses amis, il voudrait surtout prouver à ses amis qu’il a fait le bon choix en me choisissant, et obtenir leur approbation. Mais je n’ai rien à leur dire. Sans mauvaise foi, je n’y arrive simplement pas. (faire la conversation sociale avec mon voisin de palier, passe encore et c’est même agréable, mais tenir le bout de gras pendant des heures à table avec des gens dont les auras ne matchent pas avec la mienne, c’est au-dessus de mes forces, et au-delà de mes valeurs).

 

La case « snobinarde »

C’est alors que ses amis me relèguent dans la case « pimbêche », « prétentieuse » et même « snobinarde ». Et lui n’assume pas. Il n’assume pas d’être avec moi quand il est avec eux. Il se comporte différemment et je le vois s’agiter pour plaire. Je suis trop différente d’eux et il privilégie son lien amical plutôt qu’amoureux. Il semble avoir davantage besoin de leur approbation… Il sait que mon amour et mon estime lui sont acquis alors il se démène pour retenir l’approbation des « siens », son groupe d’appartenance. Il craint de se désolidariser d’eux s’il se montre trop différent en formant couple avec moi.

Je vois alors son manque d’authenticité dans toutes sa splendeur. Il est comme ceci avec moi et comme cela avec eux. Il est coupé en deux, en trois, en mille morceaux et ne sait sur quel pied danser sur scène face à son public. Alors il s’éclipse derrière sa cuisine américaine, ou rigole d’un rire sonore en guise de réponse, ou sourit merveilleusement pour charmer son monde. Et tout le monde l’aime. Parce qu’il reste à la surface des choses : avec lui aucun risque de conflit ou de vexation ! Toujours un mot gentil : « viens donc chez moi ! Passez donc le weekend prochain ! Venez faire un billard ! Profite du jacuzzi ! Bien sûr que je peux vous héberger chez moi ! Venez vous baigner cet été dans ma piscine… » Sauf que, dans les coulisses, il se rétracte : « J’espère qu’ils ne vont pas venir ; ça ne va pas non ! je ne vais pas les nourrir tout le weekend ! »

 

La case « insatisfaite »

Depuis quelques mois, je ressens un malaise en moi-même. A force d’osciller entre « chez lui » (qui aurait dû être « chez nous » mais pas sous ce toit) et chez moi, je ne sais plus où j’habite. Je n’arrive plus à me centrer, à réfléchir, à me ressourcer. Alors je lui expose ce dont j’ai besoin : qu’il cesse de me proposer de l’accompagner dans ses déplacements professionnels ou amicaux, qu’il cesse de réclamer ma présence chez lui, à ses côtés. Je me sens tiraillée et je culpabilise chaque fois que je dois lui répondre non. C’est pesant et j’appréhende sa sollicitude.

Certes, j’adore le suivre, j’adore être dans sa voiture à ses côtés, à fourrager les mains dans ses cheveux frisés, à observer son profil lorsqu’il conduit, à sentir la tendresse de sa main dans la mienne alors qu’il tient le volant de l’autre, à nous arrêter sur les aires d’autoroute, à le regarder vraiment sans ciller, dans le bleu de ses yeux qu’il a bleu gris ou vert selon les jours et les vêtements qu’il porte – je l’aime tant !

Mais le suivre partout, c’est fuir mes soucis – être ailleurs au sens propre – et, au bout de quelques années à ce rythme-là, je me rends compte que ma vie professionnelle n’avance pas. Et comme il ne s’engage pas dans une vie de couple, je perds mon temps et mon énergie. Je pense alors qu’en trouvant mon épanouissement dans le travail, je parviendrai à son niveau de légèreté et de plaisir. Et que je rejoindrais son monde à défaut de le faire entrer dans le mien.

Lui avance, et même très bien, avec moi à ses côtés. Mais il reste à sa place de « gars jovial toujours en mouvement », heureux et toujours aussi « gentil ». Il reste bien arrimé à sa vie professionnelle, amicale… et je ne suis qu’une pièce rapportée dans la sienne. Nous aurions du vivre ensemble pourtant…

Nous visitions des maisons dans ce but, et il a fini par jeter son dévolu sur l’une d’elle. Il l’a achetée malgré mes réticences et mon impuissance à lui exprimer tout ce dont elle manquait pour que j’y sois bien. Pas de salle de bain avec baignoire malgré trois salles d’eau et six ou sept WC ; pas d’herbe autour de la terrasse où marcher pieds nus ; quelques espaces verts en contrebas des baies vitrées, qui obligent à descendre dans le jardin ; un bureau censé être le mien où le soleil entre à peine bien qu’orienté Est, mais dont le soleil levant est caché par l’ombre porté d’une grande maison voisine ; pas de soleil levant non plus dans la maison parce qu’elle n’est pas orientée en conséquence ; des plafonds qui « s’effondrent » dans toutes les pièces à l’étage tant la toiture est hérissée de pointes et de pentes – pour faire moderne sans doute – mais qui rognent les volumes intérieurs ; les chambres à l’étage à peine éclairées par des fenêtres étroites, en forme de triangle inacessible ; une suite parentale où il est impossible de se balader nu tant les vis-à-vis sont omniprésents, aussi bien dans la salle d’eau que dans la chambre elle-même. Bref, pas de coup de coeur du tout ! C’est ainsi qu’il m’a laissée sur le bord de la route de nos projets – route que nous tracions ensemble pourtant.

 

La case « tenace » (ou aveugle)

Mais je ne l’ai pas quitté pour cette trahison. Je m’étais donné pour règle de vie de l’aimer quoiqu’il fasse. Alors je continue de l’aimer… Inconsciemment, je deviens frustrée – le coeur souffre – mais je refoulais et restais présente. Je m’écartais juste un peu en restant davantage chez moi que chez lui. J’avais confiance : je ne savais pas où nous allions mais la vie saurait bien nous l’indiquer. Laisser du temps au temps pour que notre relation trouve un nouveau souffle. Nous laisser mûrir et grandir dans cette adversité.

La question que je me posais parfois était : « l’amour doit-il être toujours aussi compliqué ? Ne peut-il pas filer avec fluidité et évidence, à l’image de son couple parental ? Ne force-t-on pas le sort à vouloir rester ensemble envers et contre tous ?

Mais s’il y a de l’amour entre nous – et l’amour est une denrée rare et précieuse qu’il m’est impossible de piétiner ! – alors adaptons-nous et continuons ce chemin chaotique ensemble.

 

La case « fuyante »

J’ai donc passé plus de temps chez moi que chez lui, entre mes quatre murs que je me réappropriais peu à peu. C’est ainsi qu’il m’a casée « fuyante », « lâcheuse ». « Mais tu vas t’y faire, tu vas l’aimer cette maison ! Tu mets tellement de temps à te décider que j’ai pris les devants ! »

Mais je ne m’y faisais pas. C’est comme un magnifique Airbnb avec piscine, jacuzzi et tout le confort possible mais dont vous finissez par vous lasser. Au bout de quelques jours de « vacances », vous avez envie de rentrer chez vous, dans votre tanière avec votre odeur et vos habitudes.

Sa maison n’était pas mon foyer. Ses copains, une fois de plus, se demandaient : « mais qu’est-ce qu’il lui faut de plus ? » Et lui de joindre sa voix à la leur : « C’est vraiment pas de chance ! Toute ma famille et mes amis adorent ma maison sauf toi ! Tu le fais exprès ou quoi ? » Ben non. C’est que nous ne voguons pas dans les mêmes énergies.

– « Ce n’est pas une maison qui va nous séparer ! » me dit-il un jour.
– J’entendais « ouf, il va la vendre et nous allons recommencer les visites pour trouver la Nôtre ».
– Lui voulait dire : « elle m’aime assez pour venir habiter chez moi ».

 

La case « acceptation »

Comme nous ne formons plus de projet commun, comme j’étais moins présente à ses côtés, il allait penser que je ne faisais plus grand cas de sa personne. Je culpabilisais quelque peu, lui « si gentil » et continuant à rechercher ma présence (c’est toujours flatteur de compter pour quelqu’un). Mais je devais me recentrer coûte que coûte sinon je n’allais pas m’en sortir professionnellement et financièrement. Ma sécurité matérielle n’était absolument pas assurée et je ne pouvais compter que sur moi-même. Donc je me résignais à rester chez moi – avec cette vague impression de me punir alors que j’aurais tellement préférer m’éclater, insouciante et légère à ses côtés !

Je le rassurais régulièrement sur mes intentions, mes besoins. Il disait comprendre ma position et continuait à m’entretenir de sa vie, de ses faits et gestes par téléphone. Je me sentais exclue de sa vie et je ne savais pas comment faire autrement. J’étais néanmoins rassurée sur son compte et je m’empressais de passer un max de temps chez moi pour faire avancer ma situation professionnelle et financière et sociale…

Il semblait ne plus me mettre dans une case : il m’acceptait telle que j’étais !

A moins que lui s’installait dans la case « acceptation »… Ou « Résignation » ?

 

La case « femme horrible » (et même horrifique)

Après trois-quatre mois de recentrage qui m’ont permis d’avancer sur mes projets, nous avions prévu de passer Noël ensemble.

Lorsque j’arrive le 24 décembre, l’ambiance est bizarre. J’entre dans le séjour après avoir ôté mon manteau. Ses parents, arrivés de Bretagne depuis quelques jours pour passer Noël en famille, sont affalés dans le canapé ; à côté d’eux leurs petits-enfants absorbés par leur portable. Seule la lumière blafarde de tous ces écrans jette une pénombre dans la pièce. Personne ne se lève à mon arrivée pour me saluer. Je sens Ô moins « gentil », pas aussi enthousiaste que d’habitude. Je pense alors : « Tiens aurait-il a tombé le masque ? Il paraît être lui-même, il n’en fait plus des tonnes. Il ne s’exclame plus : « oh ma chériiiie ! » S’il est fatigué, il le montre. S’il est de mauvaise humeur, il la laisse sortir. S’il est peu enthousiaste de me voir, il ne s’en cache pas. Et moi de penser « il devient vrai, il devient authentique ». Tant mieux, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre.

Et comme je ne doute pas de l’énergie-amour entre nous – et même si je sais bien qu’il va falloir discuter sérieusement sur la tournure que nous voulons donner à notre relation -, je ne me formalise pas outre mesure de son changement d’attitude qui semble aller vers plus d’authenticité. Après tout, ils sont en famille depuis quelques jours déjà et moi j’arrive, la bouche en coeur, à m’attendre à un accueil chaleureux devant ma lumière éblouissante. Mais non, la case « waouh » n’est plus.

Je suis passée de case en case sans me reconnaître dans aucune. Peut-être qu’aujourd’hui les cases ont disparu et qu’il me voit enfin telle que je suis ? Peut-être allons-nous pouvoir parler ssérieusement de « nous » après toutes ces crises que nous avons déjà traversées et qui pourraient avoir consolidé notre relation ? Et puisque l’amour est encore entre nous… En moi du moins.

 

La case « indésirable »

Mais ce jour-là, et surtout le lendemain, l’ambiance est tellement peu chaleureuse que je me sens mal, au point que je ne suis pas sûre de rester chez lui les jours suivants. Je lui en parle, il écoute et me laisse faire à ma guise sans tenter de me convaincre de rester. Je le trouve très aware – waouh ! quel changement venant de lui !

Je comprendrais plus tard que ce sont les ondes d’aversion qu’ils ressentent en ma présence qui me repoussent. Mais pour l’heure, je ne le sais pas. Je lui ouvre simplement mon coeur et tout le malaise qui l’habite. Je lui fais confiance, tellement confiance ! Je ne me doute pas à ce moment-là qu’il est en train de me mettre dans la case « confirmation de la décision du conseil de famille » ou, pour faire court, la case « indésirable ».

Parce que je n’ai pas compris qu’il avait parlé de moi – sur moi – et rapporté toutes les « misères » que je lui avais « infligées » par mes remarques, par ce qu’il prenait pour des critiques négatives. J’ai pêché par orgueil ou excès de confiance, croyant qu’il comprenait où je voulais en venir et qu’il allait abonder dans mon sens. J’espérais tellement qu’il se remette en question pour que notre couple avance ! J’étais tellement assoiffée de profondeur, d’intimité, de connexion… J’étais en fait tellement en manque d’amour véritable que je l’aspirais de toutes mes forces dans une relation plus vraie, plus nourrissante. Je n’ai rien compris au film ni aux scènes qu’il jouait.

Je l’avais mis dans la mauvaise case, et j’avais singulièrement manqué de proactivité !

 

La case… elle est où ?

Je ne soupçonne même pas ce qui m’attend.

Lorsque le surlendemain, mon couvert n’est pas mis, j’imagine que ce sont ses parents qui ne veulent pas de moi, et lui ne dit rien. Il laisse faire. Je pense alors « dissonance cognitive »: il a un conflit de loyauté entre son attachement à ses parents et son amour pour moi. Et ses parent gagnent : ils ont le poids de l’antériorité des années accumulées depuis sa naissance.

Ses parents forment un couple égocentré depuis plus de cinquante ans, m’avait-il dit au début de notre relation, où l’enfant qu’il était n’avait pas sa place. Sa présence les dérangeait dans leur roucoulade et leur intimité. Je m’étais dit à l’époque : « waouh, quelle clairvoyance sur son passé ! C’est un gars qui ne se leurre pas sur ses parents, il semble avoir coupé le cordon, et être devenu un homme à part entière ». Et je m’en réjouissais.

Or, en cette période de Noël, je le vois pieds et point liés à sa relation parentale. Je vois un enfant qui s’incline devant les desiderata de ses parents. Je me dis : « pas grave, nous nous retrouverons au réveillon du nouvel An d’ici une semaine pour aller danser (comme prévu). Et ses parents seront de la partie (parce qu’il m’avait révélé qu’ils seraient repartis illico en Bretagne s’il leur avait fait « l’affront » de sortir danser avec moi au réveillon en les laissant seuls chez lui) ». J’avais réussi à le convaincre – croyais-je – de les convaincre de nous suivre. Et c’était une affaire entendue.

 

La case « …  » (oups, elle est vidée)

Sauf que, avant mon arrivée parmi eux en cette période de Noël, et après avoir vidé son sac avec la complaisance de ses parents, il a leur aval pour me changer de case. Il ne pensait peut-être pas en arriver là mais il avait besoin d’exprimer son malaise sentimental et, devant le soulèvement de solidarité familiale, il ne peut plus reculer. Il ne veut pas prendre le risque de décevoir ses parents après tout le mal qu’il a dit sur moi. Alors, sur leurs conseils insistants, il prend la décision de vider les cases – toutes les cases. Il fait le ménage, retourne la caisse et je …plouf !

Ou bien avait-il déjà pris sa décision – celle de me vider de sa vie – et voulait-il avoir leur approbation ? » Parce qu’ils « aiment bien Nathalie » et qu’il risquait de les décevoir en me sortant de sa vie malgré leur bonne opinion sur moi… Alors il ternit mon image en me chargeant de « tout le mal que je lui fais ». Il en met une telle couche que ses parents comprennent sa décision de me mettre sur la touche.

Ainsi, au lieu de parler avec moi de ses attentes, de ses déceptions, de ses sentiments confus – au lieu de parler de son couple avec la personne concernée – il s’en ouvre à ses parents qui s’empressent de le conseiller : « mais tu ne peux pas rester avec une telle harpie ! Elle ne te mérite pas ! Tu es si gentil, tu fais tellement pour elle ! » (Et c’est vrai qu’il a fait beaucoup pour moi – comme jamais personne n’a fait avant lui)

Quant à moi, je restais frustrée de l’essentiel : sa personne, son être, qu’il maintenait à distance. J’aurais aimé qu’il me comprenne… Mais le moindre appel du coude pour qu’il fasse un arrêt sur image le mettait dans un tel état de mal-être qu’il préférait fuir. Il ne s’engageait pas. Jamais. Il restait à la surface des choses. Je devenais donc critique – parce que frustrée (hou quelle horrible image j’avais de moi !) – même sur sa gentillesse factice qui demeurait sans fond, non pas sans limite mais sans véritable générosité.

Il a donc vidé les cases dans lesquelles il m’avait enfermée pour se rassurer – pouvoir me définir, c’était pouvoir me contrôler, c’est rassurant. Jusqu’au jour où je suis devenue incontrôlable parce que je reprenais ma vie en main et que je n’étais plus dupe de sa gentillesse de pacotille. Ce jour-là, il s’est senti incompris – toute cette gentillesse piétinée, à quoi bon ? Il a secoué les cases et je suis tombée hors de sa vie.

 

La case n’est plus

Il m’a libérée en me dégrillageant de ses cases mentales. Parce qu’à l’heure qu’il est, s’il ne m’avait pas sortie de sa vie, je serais encore à espérer une quelconque vie de couple… et je serais devenue schizophrène à force de me couper en deux : être fidèle à ma promesse de l’aimer d’un amour inconditionnel et le rendre heureux à mon détriment ; ou tenter de rester fidèle à mes plus hautes valeurs, celle du respect de soi et de mon authenticité, au risque de passer pour une traitre. J’aurais vogué en pleine communication paradoxale ! (et je serais devenue l’ombre de moi-même)

Finalement l’amour inconditionnel n’a aucun sens si cet amour spécial entraîne le désamour de soi, l’oubli de soi dans l’intérêt de l’autre – au détriment de soi.

  • Et comment continuer à aimer l’autre quand on oublie de s’aimer soi-même ?
  • Comment supporter d’être mise en case – prédéfinie avant même d’être reconnue – et que l’on en devient transparente ?
  • Comment croire à l’amour de l’autre lorsqu’il ne vous connait pas et ne vous comprend pas ?
  • Comment croire à ses promesses lorsqu’il se trahit lui-même, aussi bien en coulisse que vis-à-vis de vous-même ?

C’est peut-être pour cela qu’il ne m’a plus aimée : parce que je suis sortie des cases. Parce qu’il ne pouvait plus me caser, ni m’encadrer (« Qui est cette femme jamais contente, que je tente de satisfaire par tous les moyens ? »)

 

La case a disparu, me verrait-il telle que je suis ?

J’apprendrais bien plus tard que la case n’existait plus pour moi depuis au moins le 23 décembre, sinon depuis le début du mois. Je n’avais plus ma place, ni dans sa vie, ni dans son coeur. Toute la tablée le savait sauf moi. Un peu comme dans le Dîner de con où vous êtes mis dans la case « conne » mais que vous ne le savez pas, et vous ne le soupçonnez même pas ! Vous n’avez pas du tout cette image de vous-même, et vous n’imagineriez pas une telle hypocrisie au milieu de gens qui vous côtoient depuis quelques années. Et dont vous occupiez – croyez-vous – le centre du cercle familial de votre homme Ô !

Et si la case n’existe plus, c’est parce qu’il croit me voir telle que je suis : une femme sans intérêt, qui a perdu de sa superbe. Une femme capricieuse, qui le vampirise (son argent), looser sur les bords (aucun projet professionnel sorti de terre), lâcheuse (qui a cessé de faire son ménage, même rémunérée par ses soins), jamais contente (toujours à demander quelque chose), frustrée (« scout toujours » a cessé d’être au garde-à-vous sexuel), insatiable (aucune gentillesse n’a trouvé grâce à ses yeux).

Rien ne pouvant me satisfaire, il déclare forfait. Il jette l’éponge. Je suis hors jeu. Hors case.

Il m’a fait traverser sa carte du Tendre selon ses croyances, en restant arrimé à ses conditionnements et à ce que j’aurais du faire ou pas. Lui être reconnaissante à vie, être toujours de bonne humeur vu qu’il se pliait en quatre pour que je le sois, être toujours disponible à ses côtés…

Il a cherché à me comprendre pourtant, Ô combien il a fait d’effort. Mais il a fait alors qu’il aurait du être. Tout simplement. Être lui-même sans chercher à me plaire. Être lui-même dans ses doutes, ses peurs, ses angoisses. Être lui-même avec conscience, en conscience. Observer, écouter, ressentir… aimer à partir du coeur pour que nos résonances entrent en diapason.

Je voulais l’aimer malgré moi, et malgré lui. Il ne s’aime pas, il ne m’aime pas, il ne peut pas croire en mon amour.

Je m’étais donné pour mission de l’aimer inconditionnellement. Ce faisant, je me suis perdue de vue. Je me suis désaimée sans m’en rendre compte pour l’aimer lui. Je me suis mise à son écoute au lieu d’écouter mes besoins.

Cette relation m’était devenue inconfortable sur le fond mais je voulais croire que l’amour peut tout réparer. Or, une femme frustrée, incomprise, mise en case, n’est pas une femme heureuse, malgré toute la « gentillesse » du monde.

L’amour est un verbe d’état et un verbe d’action. Je reste en état d’amour mais l’action d’aimer n’est plus. Ou plutôt si. L’amour en moi agit toujours mais sa direction a changé.

 

Je refuse dorénavant d’être casée

Je me suis retrouvée depuis. Je ressens des vagues d’amour en soi – en moi. C’est dans ces moments d’amour-en-soi que la nostalgie d’amour me gagne. Je pleure de nostalgie : si seulement…

Lorsque l’amour rougeoie en moi et s’illumine, je lui envoie des bouffées d’amour par la pensée. (pas de reiki, l’accord du receveur est nécessaire)

Lorsque j’envoie un sms disant « je t’aime » à quelqu’un, cela n’exprime pas un manque mais un don, un jaillissement d’amour qui cherche à s’exprimer. Et je n’attend pas de réponse du destinataire. Cela exprime simplement ma joie d’aimer. Même dans l’absence de l’autre, même dans le rejet de mon être, j’envoie de l’amour. Parce que l’amour ne se met pas en case. L’amour nous englobe, nous dépasse et nous transcende. L’amour nous fait du bien.

Bon ok, le Reiki – cette énergie d’amour universel – m’a sauvée. Et me soutient tous les jours. Cette énergie de vie ne nous lâche jamais.

 

Je vous souhaite le meilleur,

Nathalie Decottégnie,
La Référente de la Proactivité, Auteure, Conférencière par passion
Consultante-Formatrice en Développement personnel et professionnel
Maître-Praticienne Reiki depuis 2004
(en bref, « slasheuse » : « Activité A / Activité B / Activité C… »)

 

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