Publié le : 1 mars 2014 à 14h 42 min. Modifié le 22/12/2025.
Face à la pluie, que faisons-nous vraiment ?
Que faites-vous…
… lorsque votre jeune enfant veut sortir alors qu’il pleut à verse ?
La plupart d’entre nous, si notre enfant ou petit-enfant de dix-huit mois voulait aller sous la pluie, aurait pour premier réflexe de lui dire : « Non ! Il pleut, viens te mettre à l’abri ! ».
Ou « Attention, tu vas prendre froid ! ». Ou plus simplement, nous le prendrions par la main ou l’attraperions sous les bras (dix-huit mois, c’est un poids plume) pour le mettre à l’abri.
A l’abri de quoi ? De la pluie ? Vraiment ?
Ou de notre peur qu’il prenne froid ?
De nos propres peurs-tout-court ?
Autoriser… ou s’autoriser à laisser-faire ?
Lorsque mon Aînée avait à peu près deux ans, elle adorait tremper ses mains et ses avant-bras dans les fontaines du village que nous habitions à l’époque.
Été comme hiver – surtout l’hiver (l’été des jeunes occupaient les abords des fontaines et ma fillette était timide donc elle les évitait, les ados comme les fontaines) -, elle plongeait sa main dans l’eau glacée. J’avais tout juste le temps de remonter la manche de son manteau qu’elle trempait déjà avec délectation son bras dans l’eau. Je ne comprenais pas qu’elle n’ait pas froid ou ne soit pas gênée par cette froidure environnante (hiver alsacien quand même).
Ne pas transmettre ses peurs
Néanmoins, je ne voulais pas lui transmettre mes propres craintes (comme l’eau qui dégouline à l’intérieur de sa manche, beurk). Je la laissais y aller de ses deux bras (le plaisir est double).
Je me contentais de veiller à ce qu’elle n’aille pas y plonger le buste (elle en aurait été capable). Et j’appréciais son plaisir communicatif (avec une pointe d’angoisse : « Mon dieu, elle va prendre froid… J’suis une mère indigne »).
Elle rayonnait d’une telle joie que son comportement ne pouvait qu’être juste. Alors je prenais sur moi pour ne pas l’arrêter dans ces instants magiques, tout en espérant qu’elle ne tombe pas malade.
Laisser-faire autrui pour son propre bonheur
(même si on ne le comprend pas…)
Elle adorait aussi tout autant se balader sous la pluie ou la neige ou par temps menaçant.
Je la sentais excitée dès que le temps s’assombrissait. Nous n’avions qu’une envie, nous les « grands » : rester au chaud au coin du feu. Alors elle me tannait et ne me lâchait pas (elle savait qu’elle réussirait mieux avec moi qu’avec son père).
Elle geignait, elle râlait… Notre chien,gagné par son enthousiasme, y joignait ses jappements. Je me raisonnais alors et me disais : « Bon, après tout, nous ne sommes pas en sucre. Bien couverts ça devrait aller. »
J’estimais surtout que ce n’était pas mon rôle de mère de casser ses élans. Bref, je cédais.
Marcher sous la pluie ensemble
Alors les trois silhouettes sous la pluie – ou sous les chutes de neige -, c’étaient ma fillette dans sa poussette, le chien contre mon flanc et moi, crispée sous mon chapeau trempé.
Nous sortions baguenauder dans la campagne sous un temps de fin du monde. Nous faisions la traversée du village (j’évitais les chemins boueux extérieurs). Et, dès qu’elle voyait une fontaine, elle s’éjectait de sa poussette. Elle se précipitait vers cette fameuse fontaine et y faisait trempette des bras.
La joie comme boussole
Quelle joie alors se lisait sur son visage !
Je souriais intérieurement de la voir ainsi jubiler.
Elle se délectait de sentir cette froidure qui la chatouillait, la refroidissait certainement.
Je finissais pourtant par y mettre un terme, moi-même complètement frigorifiée par ce sur-place qui n’en finissait pas. (Ma patience maternelle avait des limites). Alors elle rabaissait ses manches, tout sourire, et s’empressait d’aller vers la fontaine suivante qui – ouf – était vide. Pas d’eau, pas de trempage-mouillage.
Laisser faire par amour
Aujourd’hui, ma fille a seize ans [au moment de la rédaction et parution de cet article] et ne s’en rappelle plus.
Aujourd’hui, alors que je relis ce texte – et que je m’autorise à le retoucher [pour mon plus grand plaisir] -, elle a 28 ans. Et ne s’en rappelle toujours pas, bien sûr. Tandis que moi, ce moment est gravé dans ma mémoire à vie.
Respecter autrui fait du bien à l’âme
Néanmoins, je suis sûre que ces instants sont inscrits en elle – à vie – et concourent à ses audaces actuelles.
Sa mémoire émotionnelle, sa mémoire corporelle a forcément conservé, quelque part dans ses cellules (mémoire implicite, non verbale) ces enchantements.
Cette belle énergie que son corps a emmagasinée, cette joie intérieure, sont gravées quelque part en elle, comme en moi.
Ce qui nous construit vraiment
Ce sont ces moments d’émerveillement et de plaisir partagés qui nous construisent. Ceux-là même qui donnent l’énergie – une sorte de confiance dans la vie – pour avancer plus tard.
Oui, ce sont ces expériences-là, enfouies en nous, qui donnent du sens au présent.
Le plaisir est énergisant (Le Livre des Changements).
Et vous ?
Et vous, quels plaisirs vous autorisez-vous ?
Ou quelle joie anticipée vous refusez-vous (« Que vont dire les voisins ») ?
Quels plaisirs interdisez-vous aux personnes de votre entourage ?
Quelles injonctions appuyez-vous sur les personnes dont vous avez la responsabilité (« ça ne se fait pas ») ?
Et surtout, à quel désir ou plaisir auriez-vous envie de succomber en cet instant? (Licite et respectueux de vous-même bien sûr, et de votre prochain) ?
Qu’est-ce qui vous ferait vous sentir plus en harmonie avec vous-même ?
Je vous souhaite le meilleur, Je nous souhaite le meilleur.
Nathalie Decottégnie La Référente de la Proactivité Consultante-Formatrice
Facilitatrice en clarté intérieure Maître-Praticienne Reiki depuis 2004
Toutes ces questions m’interrogent sur le vrai sens du plaisir, et surtout sur la perception qu’on en a dans notre société judéo-chrétienne: ce qui me procure du plaisir est forcément suspect. Pourquoi ?!
Je pense que le plaisir est une sorte de récompense: ça me fait du bien, donc je vais le chercher régulièrement.
Ce qui me fait me sentier bien? Aller chercher mes limites, jouer avec le feu!
La question du Plaisir est une question que je ne cesse d’interroger, qui m’interpelle beaucoup, d’autant plus que je me suis, plus souvent qu’à mon tour, interdit beaucoup de plaisir, par manque de pratique et d’imagination. Et parce que j’étais trop « sérieuse » (serrer les dents derrière une façade tout sourire).
En effet, la vie me paraissait trop lourde à assumer alors je n’avais ni le temps ni l’envie de prendre du temps pour « me faire plaisir ». J’estimais que je devais d’abord résoudre les problèmes, assumer mes responsabilités, faire face aux défis de la vie ; ensuite alors je serais méritante et je pourrais m’octroyer une « pause plaisir », la récompense après l’effort en quelque sorte. Sous l’emprise de la culture judéo-chrétienne, nous avons intégré dans nos cellules que le plaisir est suspect. Jusqu’à manquer d’énergie pour continuer à avancer.
Et un jour, je suis tombée sur la phrase : « Le Plaisir est énergisant » (in le Yi Jing Le Livre des Changements) et ça a été la révélation : « mais c’est bien sûr pour cela que je manque tant d’énergie ! Je ne m’accorde pas assez de plaisir ! »
Et puis un (autre) jour, en pleine crise existentielle où j’insultais le Ciel (je ne crois pas en un Dieu religieux) hurlant : « mais ça ne peut pas être que ça la vie ?! Une vie de soucis et de peurs !! », LA réponse est venue de la lecture du livre : « Dialogue avec l’Ange » (Gitta Mallasz, Édition Aubier) où l’Ange répond : « Là où est la Joie, la mesure est juste ». Autrement dit, lorsque nous ressentons la joie, le bien-être, le plaisir, nous sommes dans notre vérité 😉
Le plaisir est donc une question de croyance, comme tout ce qui nous fait avancer : culture judéo-chrétienne par conditionnement ou culture Yi Jing par choix ? Le plaisir est culpabilisant ou énergisant ?
Je vous approuve totalement dans votre quête du plaisir (rien que prononcer le mot Plaisir, cela sonne « suspect » à certaines oreilles). Les gens qui se font plaisir sont plus heureux, plus optimistes que leurs voisins ronchons qui se l’interdisent et qui voudraient l’interdire autour d’eux.
Je vous suis reconnaissante de rayonner votre plaisir, de le partager. Le montrer en exemple par votre fidélité à vous-même et inciter les Autres – ceux qui n’osent pas et à qui vous donnez envie – qui vont finir par vous suivre dans cette voie Juste 🙂
Toutes ces questions m’interrogent sur le vrai sens du plaisir, et surtout sur la perception qu’on en a dans notre société judéo-chrétienne: ce qui me procure du plaisir est forcément suspect. Pourquoi ?!
Je pense que le plaisir est une sorte de récompense: ça me fait du bien, donc je vais le chercher régulièrement.
Ce qui me fait me sentier bien? Aller chercher mes limites, jouer avec le feu!
Bonjour Mick,
Merci pour votre commentaire.
La question du Plaisir est une question que je ne cesse d’interroger, qui m’interpelle beaucoup, d’autant plus que je me suis, plus souvent qu’à mon tour, interdit beaucoup de plaisir, par manque de pratique et d’imagination. Et parce que j’étais trop « sérieuse » (serrer les dents derrière une façade tout sourire).
En effet, la vie me paraissait trop lourde à assumer alors je n’avais ni le temps ni l’envie de prendre du temps pour « me faire plaisir ». J’estimais que je devais d’abord résoudre les problèmes, assumer mes responsabilités, faire face aux défis de la vie ; ensuite alors je serais méritante et je pourrais m’octroyer une « pause plaisir », la récompense après l’effort en quelque sorte. Sous l’emprise de la culture judéo-chrétienne, nous avons intégré dans nos cellules que le plaisir est suspect. Jusqu’à manquer d’énergie pour continuer à avancer.
Et un jour, je suis tombée sur la phrase : « Le Plaisir est énergisant » (in le Yi Jing Le Livre des Changements) et ça a été la révélation : « mais c’est bien sûr pour cela que je manque tant d’énergie ! Je ne m’accorde pas assez de plaisir ! »
Et puis un (autre) jour, en pleine crise existentielle où j’insultais le Ciel (je ne crois pas en un Dieu religieux) hurlant : « mais ça ne peut pas être que ça la vie ?! Une vie de soucis et de peurs !! », LA réponse est venue de la lecture du livre : « Dialogue avec l’Ange » (Gitta Mallasz, Édition Aubier) où l’Ange répond : « Là où est la Joie, la mesure est juste ». Autrement dit, lorsque nous ressentons la joie, le bien-être, le plaisir, nous sommes dans notre vérité 😉
Le plaisir est donc une question de croyance, comme tout ce qui nous fait avancer : culture judéo-chrétienne par conditionnement ou culture Yi Jing par choix ? Le plaisir est culpabilisant ou énergisant ?
Je vous approuve totalement dans votre quête du plaisir (rien que prononcer le mot Plaisir, cela sonne « suspect » à certaines oreilles). Les gens qui se font plaisir sont plus heureux, plus optimistes que leurs voisins ronchons qui se l’interdisent et qui voudraient l’interdire autour d’eux.
Je vous suis reconnaissante de rayonner votre plaisir, de le partager. Le montrer en exemple par votre fidélité à vous-même et inciter les Autres – ceux qui n’osent pas et à qui vous donnez envie – qui vont finir par vous suivre dans cette voie Juste 🙂
Avec gratitude,
Nathalie