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Est-ce qu’être (trop) intelligent rend bête ?

D’abord, qu’est-ce qu’être intelligent ?

être proactif Dieu grec intelligence
Suis-je (plus) intelligent parce que je domine le monde ?

Savoir que Jupiter est l’un des nombreux dieux de l’Olympe (et qu’il a son équivalent – Zeus – chez les Grecs) n’est pas une preuve d’intelligence. Rajouter que Jupiter est aussi la plus grosse planète de notre système solaire n’est toujours pas une preuve d’intelligence. Revenue sur terre, si je me nourris de malbouffe, je sais que je ne serai pas en forme. Je le sais, cela me rend-il plus intelligente ?

Savoir des choses n’est pas une preuve d’intelligence, c’est juste savoir des choses. Cela prouve que nous sommes curieux de connaissances et que nous avons de bonnes capacités de mémorisation. Comme un disque dur. (et je prétends être plus intelligente que lui)

Vous savez des choses, cela veut dire que vous avez étudié et que vous êtes curieux. (la curiosité peut être une preuve indirecte de la présence d’intelligence…). La culture n’est pas une preuve d’intelligence.

 

Alors c’est quoi l’intelligence ?

Le mot Intelligence vient du latin intellegentia (faculté de comprendre), dérivé du latin intellegere signifiant comprendre, et dont le préfixe inter (entre) et le radical legere (choisir, cueillir) ou ligare (lier) suggèrent essentiellement l’aptitude à relier des éléments entre eux. Une façon de lire entre les lignes, comprendre le non dit, l’invisible, le subtil.

D’après le Petit Larousse, l’intelligence est la faculté de comprendre les choses par le recours au raisonnement, C’est la capacité à saisir par la pensée. C’est l’aptitude à mettre en œuvre une réflexion pour résoudre un problème ou pour résoudre une situation.

Définir l’intelligence est difficile. Nous pouvons dire que c’est la faculté à utiliser l’ensemble de nos capacités mentales pour l’analyse et la compréhension. Nous pouvons dire aussi qu’elle est la capacité à utiliser notre imagination et le raisonnement causal.

 

Ne pas confondre « intelligent » et « intellectuel »

être proactif Scier la branche sur laquelle on est assis Intelligence
Être proactif, prévoir les effets de ses actes et les assumer.

Un bucheron qui scie un arbre va vérifier au préalable la trajectoire de l’arbre pour éviter qu’il ne blesse quelqu’un. De même un boxeur ne va pas sautiller à tort et à travers sur le ring (c’est l’impression qu’ils me font parfois) mais va calculer les déplacements de son adversaire pour le coincer dans les cordes. (je ne fais pas de boxe mais j’imagine qu’il agit ainsi).

Ces deux hommes – ou femmes – font preuve d’intelligence. Ce qui ne serait pas intelligent, ce serait de scier l’arbre sans envisager les conséquences de sa chute ou, pire, scier l’arbre sur lequel nous sommes assis. Ou de battre des poings en tous sens sans cible précise. (quoique… Tout dépend de l’intention qui génère l’action).

Maintenant, si vous êtes bucheron et voulez vous suicider, le scier de sorte qu’il tombe sur vous, c’est intelligent.

Si vous êtes boxeur et voulez perturber votre adversaire en courant dans tous les sens, c’est volontaire et calculé donc intelligent.

 

L’intelligence est donc une capacité de projection et d’anticipation qui passe par l’analyse des paramètres en présence

Être proactif Intelligence réfléchir anticiper faire des connexions
Connecter des signaux subtils, voir l’invisible et le comprendre

C’est l’aptitude à établir des liens entre des faits en présence, ou établir des connexions entre les causes et leurs effets ou leurs conséquences. Et parfois les informations qui nous aident à faire ces liens, à permettre ces compréhensions, ne sont pas flagrantes ou clairement visibles. D’où l’intérêt de partir de l’étymologie du mot intelligence : « lire entre les lignes, faire des liens entre des données invisibles et agir en conséquence ».

L’intelligence nous permet de savoir ce qui va arriver en fonction de ce qui est arrivé ou de ce qui arrivera, en fonction de nos actions antérieures ou future, passées ou hypothétiques, en fonction de notre expériences et notre sensibilité. Notre intelligence est capable d’agir grâce à l’exercice de tous nos sens, tant les sens physiques de perception, que les émotions, les sens cognitifs et les sens spirituels. [dont je parle dans le Livre blanc de la Proactivité téléchargeable sur ce site]

Être proactif Résister, anticiper les conséquences de ses faiblesses
Anticiper les conséquences de ses faiblesses

Si je mange cette tablette de 200 grammes de chocolat noir 70% (meilleur pour la santé que le chocolat au lait) (qui me nargue pendant que je rédige cet article) et que je m’étonne ensuite d’avoir mal au ventre / au crâne / …, , je n’aurais manifestement pas fait preuve d’intelligence puisque je n’aurai pas anticipé les conséquences directes (désastreuses) de mon acte sur mon bien-être. Je n’aurai pas établi de relation logique entre l’événement A (je me gave de chocolat noir 70%) et l’événement B (désordres physiques et sur le bien-être général). Et lorsque je craque et que j’en paye les conséquences sur mon bien-être, je me traite de nulle, « hé non je ne suis pas intelligente ». Du moins, je n’ai pas agis avec intelligence.

Maintenant, si je range cette tablette dans le placard, hors de ma vue, je fais preuve de sagesse, du moins d’adaptation : je vais adapter la situation à ce que je suis capable de supporter. Je connais mes limites alors je fais en sorte de m’aider à les respecter dans mon propre intérêt. Je fais donc preuve d’intelligence. (trop forte la meuf).

 

L’intelligence est donc aussi la capacité d’adaptation en fonction des situations

Si, au fil d’une conversation, un ami me dit qu’il est diabétique et qu’il rajoute par ailleurs que ses parents ont été emportés par une épidémie mortelle, je vais m’abstenir de sortir la tablette de chocolat pour le consoler (même pas en rêve) et éviter de dire que les miens viennent de partir aux Caraïbes. Autrement dit, j’adapte mes propos aux circonstances. J’anticipe les conséquences de mes paroles sur cet ami. Je tiens compte de son état émotionnel. Je m’adapte à la situation. Je fais preuve d’intelligence. (trop forte-bis).

 

Attention, l’intelligence n’est pas l’activité intellectuelle

L’intelligence semble aller dans plusieurs directions. Elle ne se limite pas à sa fonction de raisonnement logico-déductif.

Le QI – Quotient Intellectuel – est un outil qui permet de mesurer l’intelligence logique. Dans nos sociétés occidentales, la mesure du QI est souvent la seule référence – voire la preuve – d’intelligence chez un individu. Je peux avoir un super QI – me découvrir géniale après test – et être une parfaite crétine sur le plan émotionnel. Mon Qi élevé – le cas échéant – ne prouve pas que je suis quelqu’un d’intelligent. Il prouve juste que j’ai un haut niveau intellectuel, un haut niveau d’intelligence logico-déductive. Et encore, ce n’est pas sûr.

Vous savez peut-être calculer la racine cubique d’un nombre à six chiffres – waouh le QI que vous avez – mais ne pas être capable de me comprendre humainement. Vous faites preuve d’un certain niveau intellectuel mais non d’intelligence.

Être proactif Observer
Regarder, observer, réfléchir, affronter

Si, de mon côté, je vous dis que votre tronche ne me revient pas, je suis authentique et sincère – et ces qualités font partie de mes valeurs – mais je vous envoie un message d’hostilité. Du coup, je reçois votre poing sur la figure. Ce n’était pas mon but, je n’aurai pas fait preuve d’intelligence en vous provoquant. (A moins que je veuille mettre en avant vos qualités de boxeur pour vous laisser m’éblouir. Projet altruiste mais pas intelligent pour autant, je trouve).

Bon, disons que je serai plus fine – plus intelligente – en évitant de réveiller le boxeur musclé et chevaleresque qui sommeille en vous pour m’éviter les conséquences désastreuses sur mon faciès. Surtout que, manquant d’intelligence émotionnelle, vous risqueriez de me dire : « votre tronche ne me revient pas ». Après coup.

 

Donc, pour résumer : l’intelligence est une capacité d’adaptation et d’anticipation à un contexte

Alors comment pourrions-nous être bêtes si nous sommes intelligents ? Car trop d’intelligence ne semble pas exister. Je n’ai jamais entendu quelqu’un me dire : « holàlà, t’es trop intelligente toi, lève le pied ! »

Pourtant nous pourrions parler d’excès d’intelligence lorsqu’elle n’est plus investie dans la résolution de problèmes existants, pour nous adapter ou anticiper, mais dans la création de problèmes artificiels.  En effet, l’être humain est assez fort pour voir des problèmes là où il n’y en a pas. Là il faut juste avoir le courage de prendre les bonnes décisions et agir.

Il y a « excès » d’intelligence lorsque nous analysons les faits non plus parce que les situations l’exigent mais parce que nous avons un besoin irrépressible de tout analyser, tout décortiquer. Cet excès se manifeste lorsque, par la pensée, nous complexifions inutilement les situations, juste pour avoir le plaisir d’avoir à les résoudre. Ou ne jamais avoir à les résoudre.

Faire fonctionner notre cerveau devient jubilatoire en soi et nous perdons de vue le but ou la situation à résoudre. Par compulsion, inconscience, manque d’intelligence ou de courage.

 

Nous ne sommes jamais « trop intelligents », nous sommes hypertrophiés du bulbe

Être proactif Cerveau bleu
Cerveau intelligent ou intellectuel ?

L’intelligence n’est donc plus un moyen de résoudre les problèmes mais un moyen d’en créer de nouveaux. Ou d’entretenir les problèmes existants, voire de les amplifier, juste pour satisfaire notre besoin compulsif de mentaliser. Ce n’est donc pas faire preuve d’intelligence que de nourrir des problèmes puisque l’intelligence sert justement à les résoudre.

Finalement, il ne s’agit plus d’intelligence ici mais de l’hypertrophie de l’intellect. De cette envie compulsive de réfléchir sans cesse sur tout et n’importe quoi. Lorsque l’activité mentale se fait au détriment de la résolution de problèmes, de la recherche de solutions, de notre adaptation pour notre mieux-être et notre bien-être, nous quittons les rives de l’intelligence.

 

L’excès d’intelligence, c’est finalement un excès d’activité mentale qui se fait au détriment de la compréhension et de l’adaptation

Dès lors que réfléchir n’est plus un moyen de comprendre et d’agir avec justesse, mais une finalité en soi, où analyser n’est plus tourné vers une réflexion utile mais devient incontrôlable et compulsive, nous perdons l’usage de notre intelligence. Nous devenons une machine à penser. Nous élaborons des labyrinthes intellectuels sans issues, des scénarios extrêmement sophistiqués qui ne débouchent sur rien.

Et pendant que nous nous épuisons dans ces raisonnements vides et sans aboutissement, nous ne pouvons résoudre les vrais problèmes pour améliorer notre vie et notre bien-être. Nous pensons pour penser. Pour le plaisir de penser. Ou pour nous sentir (plus) intelligent. Ou pour nous éviter de penser intelligemment.

L’hypertrophie de l’intellect nous rend aveugles aux évidences, comme si les évidences étaient trop simples et indignes de nos grandes capacités intellectuelles. Comme si cette simplicité était insuffisante pour satisfaire notre esprit d’analyse, notre esprit critique et réflexif. Nous ne cherchons plus à résoudre les problèmes – ce serait trop simple – mais à avoir quelque chose à résoudre, juste pour le plaisir d’exercer nos facultés intellectuelles. Et pour avoir le sentiment d’exister.

Et si les problèmes n’existent pas, nous les créons de toutes pièces par notre pensée. Car qui n’a pas de problèmes de nos jours ? Ce serait suspect…

 

Nous croyons nous distinguer des animaux grâce à nos facultés de penser

Être proactif Intelligence animale
Intelligence animale

Nous nous pensons plus intelligents parce que nous exerçons nos facultés intellectuelles. Mais au final, nous devenons « bêtes » parce que nous n’utilisons pas nos facultés dans le « bon sens », celui de la vie, de notre bien-être, de notre croissance. Nous devenons aveugles aux évidences pour compliquer mentalement – intellectuellement – le réel plus qu’il ne l’est.

User de nos facultés intellectuelles à perte revient à se battre contre soi-même car, créer de toutes pièces un problème qui n’existe pas ou extrapoler des problèmes qui pourraient être résolus de manière simple, c’est aller à l’encontre de notre nature, intelligente par nature. C’est travailler à se faire souffrir et à se nuire. Les embûches et les défis deviennent certes plus séduisants à résoudre (et gratifiants pour l’ego) mais n’arrangent pas pour autant les situations de la vraie vie.

Et, soit dit en passant, les animaux font preuve de bien plus d’intelligence que l’animal humain. Je pense aux dauphins, aux grands singes, aux éléphants…

 

Notre excès d’intellect nous rend « chèvres »… ou moutons

Cet excès d’intellect témoigne d’un refus de faire face à la réalité. C’est une façon de fuir – se fuir – pour ne pas avoir à être. Pour ne pas avoir à se centrer sur soi et ses véritables pensées. C’est refuser de s’adapter, d’anticiper, d’imaginer, rêver… qui serait trop engageant ou impliquant émotionnellement. Une façon de fuir sa réalité et ses responsabilités.

Alors la turbine intellectuelle marche à fond pour éviter d’avoir à penser avec intelligence.

Cette pensée compulsive est inconsciente mais il est possible de devenir témoin conscient de ses propres pensées. Il est possible de sortir de ce monde d’apparente division où tout pose problème, où tout paraît si compliqué, si conflictuel. Où le mental jubile à faire des nœuds de tout et n’importe quoi et nous empêche de réfléchir intelligemment.

 

« Je pense donc je suis » ? Surtout je me fais souffrir…

Être proactif
Penser me fait exister. Ressentir aussi (me fait exister).

Le philosophe français Descartes a cru découvrir la vérité la plus fondamentale quand il fit sa célèbre déclaration : « Je pense donc je suis ». (pour les Latinistes : « Cogito ergo sum »).

Or, c’est l’erreur la plus fondamentale : celle d’assimiler la pensée à l’être et l’identité à la pensée. Nous ne sommes pas nos pensées ; notre identité ne se résume pas à notre pensée. D’ailleurs, ce ne sont pas nos pensées qui nous donnent raison, qui nous rendent raisonnables, ce sont nos ressentis et nos émotions – mais c’est un autre sujet.

Nous ne sommes pas nos pensées. Nous sécrétons des pensées comme nous sécrétons des ressentis et des émotions, dans nos corps physique et émotionnel interdépendants. Nous avons des corps physique, mental et émotionnel en tant que véhicules pour nous incarner mais nous ne sommes pas ces corps. Nous sommes une intelligence, une conscience, une âme, un être spirituel qui vit une expérience terrestre. Et notre intelligence nous sert à naviguer dans cet espace-temps.

Schopenhauer disait que l’être humain est le seul animal capable de se rendre malheureux parce que c’est le seul animal qui possède un intellect. Autrement dit, c’est le seul animal qui se pose des questions.

Nous souffrons parce que nous avons des questions sans réponse. Et pour conjurer cette souffrance, pour la faire disparaitre, soit nous trouvons la réponse, soit nous arrêtons de nous poser des questions. (idéalement, nous lâchons prise)

L’intelligence nous rend bête lorsqu’elle n’est pas utilisée conformément à son objet, lorsqu’elle ne nous rend pas heureux. Et nous nous torturons intellectuellement lorsque nous oublions Qui nous sommes vraiment.

 

Nous sommes une entité spirituelle incarnée

Rappelez-vous : nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience terrestre et ce corps mental/intellectuel, doué d’intelligence n’est là que pour nous aider à louvoyer ici-bas.

Ainsi, la pensée est un outil formidable lorsque nous la contrôlons, lorsque nous la mettons à notre service. Tandis qu’elle nous rend bêtes – moutons – lorsque c’est elle qui nous contrôle.

 

Alors que décidez-vous de croire ?

  • Croire que vous êtes une suprême intelligence ? Si c’est le cas, servez-vous en à bon escient ;
  • Croire que vous êtes d’abord un être spirituel vivant une expérience terrestre ? …alors ne soyez pas dupe de vous-même et des stratégies de votre mental pour vous faire croire le contraire.

Bien souvent, le chemin est simple, c’est nous qui nous le compliquons.

 

Interrogez votre Intelligence : devenez P R O A C T I F

Être proactif, progresser
Une étape après l’autre jusqu’à la lumière
Être proactif Iceberg
Être actif (en soi) avant d’agir à l’extérieur de soi

Profondément

Respirer / Ressentir / Réfléchir

Observer

Activement pour

Comprendre / Conscientiser pour

Traduire / Transformer

Intelligemment pour

Faire et agir avec justesse.

CQFD.

 

Je vous souhaite le meilleur,

Nathalie Decottégnie Référente de la Proactivité

Nathalie Decottégnie

La Référente de la Proactivité, Auteure
Consultante-Formatrice en Expansion personnelle et professionnelle
Maître-Praticienne Reiki depuis 2004.

 

 

Cet article a 3 commentaires

  1. Stlvie

    Un grand merci pour cet article……je dois maintenant travailler a comment arrêter mes pensées de turbiner ds le vide puisqu’elles inventent et supposent et me font beaucoup souffrir…..et me gâchent la vie…

  2. Sophie Noiset

    Merci pour ce bel article qui arrive à point-nommé dans ma vie. Je suis en chemin vers mon être mais n’arrive pas encore à lâcher mes croyances limitantes.

    1. Bonjour Sophie,
      Merci pour votre commentaire inspiré.
      Je ne le vois que maintenant et il arrive, lui aussi, à point-nommé dans ma vie 🙂
      Je vous souhaite la patience, l’énergie et la persévérance pour poursuivre ce chemin vers vous-même.
      Je vous souhaite le meilleur,
      Nathalie

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