La Princesse a été proactive bien davantage que le Roi vainqueur. C’est ce que nous allons voir maintenant.

Bien que la Princesse n’ait pas l’avantage dans la situation, qu’elle soit même en très mauvaise posture – son père est emprisonné et peut être mis à mort d’un moment à l’autre, elle peut elle-même être jetée en prison et y croupir -, elle se rend néanmoins auprès du Roi vainqueur pour, non seulement faire délivrer son père mais encore, faire cesser une guerre qui dure depuis des lustres, et négocier la paix. Ce n’est pas gagné, selon toute vraisemblance.
[je vous entends d’ici : « Ce n’est qu’un conte de fée, tous les contes de fées finissent bien. Ce n’est pas la réalité. » Tsss tsss, laissez-vous en conter, profitez de ce moment de plaisir et de partage de connaissances]

Donc, reprenons : la Princesse est proactive et ne se laisse pas abuser négativement par la situation.

Lorsque le roi vainqueur lui oppose les trois défis, elle reste fière, droite, absorbe le choc des trois défis tout en se félicitant de ne pas être jetée en prison. Elle a réussi cette première étape. (« Ouf, ça, c’est fait » se dit-elle in petto)

Aussi lorsqu’elle s’en retourne au château, est-elle soulagée d’être encore vivante. Elle reste néanmoins très préoccupée par les défis du roi…

Comment la princesse va-t-elle résoudre les trois défis ? Elle ne le sait pas. Du moins pas encore. Elle sait que son imagination, son intuition, sa conscience vont lui apporter des idées mais, pour l’heure, elle se trouve bien démunie. Qu’à cela ne tienne, elle décide de se détendre et d’aller se promener à pied dans la nature. L’expérience lui a appris qu’il fallait laisser du temps au temps alors elle s’en accorde, malgré l’urgence de la situation !

Pour être efficace, la Princesse s’en remet à son Intelligence supérieure. Elle va se servir de ses sens spirituels, en plus de tous ses sens physiques. Elle va mettre à profit le pouvoir de l’intuition, de l’imagination, de l’intention, de la conscience, de l’amour.

Elle se sait reliée à plus grand qu’elle et elle est convaincue que la vie la soutient dans sa démarche totalement juste. Autrement dit, elle a confiance en la Vie et s’en remet à elle. Elle pourrait aussi aller prier ou méditer puis se laisser inspirer… Elle ferait en sorte de s’abstenir de toute confusion – qui n’est pas bonne conseillère. Elle décide donc d’aller prendre l’air, s’aérer les neurones, les pensées, se connecter à plus grand que soi :

Votre Majesté, n’allez pas seule en forêt ! C’est dangereux !

Bien, alors envoyez-moi Médor et Beethoven, mes deux fidèles compagnons, ils me protégeront.

C’est ainsi qu’elle s’éloigne, ses deux chiens trottinant à ses flancs. En chemins, elle tourne inlassablement dans sa tête la première énigme :

Comment n’être ni à cheval ni à pied ? Passer par les airs ? Impossible…

C’est ainsi qu’elle marche longuement. Elle finit par s’arrêter pour faire une courte pause. Elle s’allonge dans l’herbe grasse et s’endort finalement dans un sommeil lourd (lasse du cumul des nuits blanches et de la fatigue nerveuse). Ses chiens, allongés à ses côtés, montent la garde.

Elle dort profondément et rêve : elle caresse une fourrure douce et chaude. Elle rêve qu’elle s’y vautre voluptueusement. Comme elle aimerait se sentir en sécurité, loin des soucis et des responsabilités !

Elle se réveille en train d’enserrer l’un des chiens qui émet quelques grognements de mécontentement à être malaxé de la sorte.

Ah, mon cher Beethoven, grâce à toi, j’ai fait un rêve merveilleux !

La Princesse s’accroche à sa fourrure comme à une bouée de sauvetage, dans le désir de s’abstraire du monde de brut que la réalité lui rappelle. Le chien cherche à se dégager de son emprise, tant et si bien qu’il se relève sur ses quatre pattes d’un bond. La Princesse, toujours agrippée, se retrouve d’un coup sur ses pieds.

C’est alors qu’une image lui traverse l’esprit : le chien sera son cheval ! Elle s’assiéra sur son chien ! Il est si fort ! Et voilà une énigme de résolue !

Elle se trouve allégée d’avoir résolu cette première énigme. Il en reste encore deux. Pas de panique. Continuer à se faire confiance. Les idées vont forcément affluer. Oui mais dans combien de temps ? Le Roi lui enjoignait de venir le lendemain matin et la soirée est déjà bien entamée. Plus que quelques heures avant de retrouver le roi… La nuit porte conseil.

Pour l’heure, elle a faim et s’empresse de rentrer au château pour se restaurer.

Lorsqu’elle s’attable devant un poisson appétissant, elle remercie in petto le cuisinier qui a pensé à lui servir des omégas 3, du phosphore (pour « phosphorer » comme on dit), du fer, des vitamines (A, B2, B12, C, D, E et PP) ainsi que d’autres oligo-éléments comme le cuivre et le zinc. Tous fort utiles au bon fonctionnement de son cerveau et de son corps physique. Et Dieu sait qu’elle a besoin de toute sa tête pour réfléchir ! Le serviteur, devant l’air content de la Princesse, croit bon de rajouter que la pêche a été excellente aujourd’hui (à défaut de l’issue de la guerre encore incertaine), à tel point que les filets sont endommagés et que les mailles vont devoir être raccommodées. Cela prendra un peu de temps avant la prochaine pêche…

Filet, dites-vous ? Mailles ? Raccommoder ? Cela me fait penser à des vêtements !

Elle voit des mailles de pull, des raccommodages de vêtements (en ce temps-là, les fileuses et ravaudeuses existaient encore).

Bingo ! Puisqu’il ne faut « ni être habillée ni être nue », j’irai drapée dans un filet de pêcheur ! pense-t-elle tout haut.

Ainsi fut ordonné à sa camériste de l’aider à revêtir un filet de pêcheur (laquelle chambrière se demande si la Princesse n’est pas en train de devenir folle).

Voilà deux énigmes résolues sur trois. Je vais finir par y arriver. Cependant, comment faire pour « le cadeau qui n’en est pas un » ?

Elle se creuse les méninges, elle réfléchit tout haut… rien ne vient.

Un cadeau c’est quelque chose de tangible, de matériel. Comment avoir un objet matériel qui disparaisse lorsqu’il est offert ? Je ne suis pas sorcière, je ne peux pas faire disparaître des mains du Roi un cadeau que je lui remets. Ô Seigneur, éclairez-moi ! supplie-t-elle

C’est alors qu’on lui annonce que le pigeonnier est resté ouvert et que les oiseaux se sont envolés.

Oh non ! Comme si je n’avais pas assez de soucis comme ça ! Je n’ai pas le temps de régler ce problème, j’ai plus urgent. Débrouillez-vous !

Puis elle se calme, trouve injuste de s’en prendre à ses gens et se ravise. Elle descend de la tour du donjon pour se rendre au pigeonnier et constater combien d’oiseaux se sont sauvés. Malheureusement la cage est vide, tous les oiseaux ont disparu, à l’exception de quelques colombes perchées à proximité de leur cage sous le nez de la Princesse. Les colombes se trémoussent sur leurs branches et roucoulent.

Dites, colombes, que faites-vous là ? Voudriez-vous bien retourner dans votre pigeonnier ? J’ai besoin de paix pour réfléchir et vous me causez bien du tracas en vous échappant ainsi.

A ces mots, une association d’idées lui traverse l’esprit :

« colombe de la paix », « avoir la paix »… Décidément, on y revient toujours : la paix devient incontournable. Oui mais comment ? En offrant une « colombe de la paix » ?

Ah ah ah, elle est bien bonne celle-là ! Et puis comment vais-je m’en emparer ? Ça vole une colombe.

Et, d’un seul coup, une idée subite et merveilleuse se fait jour : elle court chercher son fauconnier à toutes jambes et lui intime l’ordre de lui attraper le maximum de colombes.

Il y va de notre vie à tous ! s’écrit-elle.

Elle est vraiment devenue folle, pense son personnel à l’unisson. Mais elle n’en a cure. Elle la tient sa solution. C’est ainsi que son troisième défi trouve sa solution. Elle est Soulagée !

Merci la vie !

Elle s’empresse de faire préparer le chien destiné à la porter jusqu’au Roi vainqueur – qui doit sûrement guetter sa défaite – Elle va lui montrer Qui elle est. Vous connaissez la fin heureuse 🙂

 

Pour aboutir à ces solutions, la Princesse a dû faire preuve de calme, de confiance, sinon en elle du moins en la Vie, qui lui veut du bien (selon ses croyances). Elle doit aussi éduquer tous ses sens, tant physiques que spirituels, mais aussi émotionnels (rester calme, ne pas succomber à la peur, à la colère ou à la tristesse) et psychiques (mettre le mental affolé de côté…).

De ce fait – par la force des choses -, elle devient naturellement proactive ; où être proactive – tant dans ses attitudes que dans ses comportements – se traduit par des attitudes et des comportements évidents pour elle. Cela fait partie d’elle.

Pourtant, elle aurait pu se comporter autrement ; c’est ce que vous découvrirez en cliquant ici.