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Qu’est-ce qu’une Parole juste ?

Une parole Être proactif Piscine eau inspirée de l’onde ou des ondes ?

Il y a quelques jours, je suis allée à la piscine avec mon fils de treize ans. J’avais la flemme et pas le moral. Il avait la flemme et le moral. Pas tout à fait en phase mais suffisamment pour nous épauler, nous y allons donc.

Nous partons pour nager une heure – pile une heure, pas une minute de plus – histoire de faire du sport, d’avoir bonne conscience (pouvoir se dire « ça… c’est fait ») et de me remonter le moral comme de nous redonner de l’énergie. Donc nous sommes motivés.

Nous sommes dans l’eau à 13h22, donc nous en ressortirons  à 14h22 (bravo pour ceux qui suivent) (J’ai tellement pas envie de nager – ni une minute ni soixante minutes – que chaque minute gagnée sur ma force d’inertie compte).

J’effectue mes allées et retours dans l’eau consciencieusement et croise de temps en temps mon fils (il nage plus vite que moi). Les premières longueurs me paraissent interminables, je regarde l’heure en me disant que j’ai intérêt à penser à autre chose si je ne veux pas voir l’heure passer (comprendre « si je ne veux pas me rendre compte que l’heure n’avance pas »). Les premières dix minutes, lorsque je vois 13h32 s’afficher sur la pendule numérique (ou digitale ? Celle sans aiguille, avec de gros chiffres lumineux rouges visibles de loin, visibles même à travers la buée des lunettes de plongée portées par une myope), je me dis « encore cinq fois comme ça » (déjà dix minutes passées donc en restent encore cinquante, soit cinq fois dix minutes) et je replonge la tête sous l’eau en pensant à autre chose.

Être proactif Ours nageantJe regarde à nouveau l’heure, il est 13h42 – pfff… vingt minutes écoulées seulement depuis le début – et je me dis « encore deux fois comme ça ». Je continue à nager vaille que vaille, je me sens molle et j’ai envie d’arrêter. Que non ! Sinon mauvaise conscience (en plus d’un moral en berne).

Les vingt minutes avant la fin deviennent intéressantes, elles sont l’objet d’échanges rapides dans l’eau avec mon fils et m’ont inspiré cet article :

A 14h00 : « Encore 20 minutes maman ! » – « Ha ben non, tu t’es trompé. Encore 22 minutes tu veux dire. » Et nous repartons pour quelques longueurs.

A 14h07 : « Encore 15 minutes maman ! » – « C’est juste mon fils, tu as raison. »
Et une question me traverse l’esprit : qu’est-ce qu’une parole juste ? Une information correcte et  vérifiable ?

A 14h10 : « Encore 10 minutes maman ! » – « Tu auras raison dans deux minutes mon cœur, lorsqu’il sera 14h12. » – « Oh, tu vas pas chipoter. »
Une autre question me traverse l’esprit : qu’est-ce qu’une parole juste ? Une parole dite au bon moment ?

A 14h17 : « Plus que 3 minutes et j’ai fini ! » – « Ah ben non, si tu dis que tu nages une heure, tu nages une heure » – « oh, c’est pas grave si je m’arrête deux minutes avant la fin » – « non, ce n’est pas grave mais tu n’auras pas respecté ton engagement. »
Une troisième question me traverse l’esprit : qu’est-ce qu’une parole juste ? Une parole que l’on respecte ? Une parole « vraie » parce qu’elle correspond à la réalité objective ?

A 14h20 : mon fils et moi nous rigolons (tout en nageant pour que le corps y trouve son compte) (soixante minutes c’est soixante minutes hein) et nous croisons une dame qui nage et qui a dû entendre ce que nous nous disions à propos du temps qui passe (ou pas).
Une dernière question me traverse alors l’esprit : Qu’est-ce qu’une parole juste ? Est-ce une parole dite à la bonne personne ? Et / ou entendue par la bonne personne ?

A 14h22, mon fils me dit « tu as le droit d’arrêter maintenant, t’as fait ce que t’avais dit ». Nous faisons la course vers l’échelle, tout aussi pressé l’un que l’autre de sortir de l’eau.

A la bonne heure ! Voilà ce qui s’appelle être exact ! C’est bien, ça !
in Les Deux Nigauds, chapitre VII, la Comtesse de Ségur, 1863.

Alors que je me sèche les cheveux sous le séchoir électrique de la piscine, mon regard tombe sur une grosse pendule à aiguilles qui me rappelle ma réflexion de tout à l’heure, lorsque j’étais dans l’eau. Je l’avais complètement oubliée (on dit que l’eau est « conducteur » et stimule l’intuition ; une fois hors de l’eau, ces fulgurances semblent s’évaporer).

 

Tentative pour circonscrire ce qu’est une Parole juste

– Une parole juste serait-elle une parole objectivement vérifiable ? Elle serait donc soit vraie soit fausse ?
Il me semble que si l’information qu’elle délivre est correcte et correspond à la réalité, elle est juste.
Alors comment dire si une parole qui exprime une intériorité, un sentiment, un ressenti, une opinion, est juste, puisqu’elle est par définition non vérifiable ? Étant subjective, elle est non vérifiable donc « indiscutable » puisque pas de faits objectifs sur lesquels se baser pour débattre et se mettre d’accord sur sa véracité. Elle serait juste parce que la personne qui l’exprime a raison, de son point de vue ?
Il me semble alors qu’une parole juste l’est automatiquement pour la personne qui l’exprime dès lors qu’elle parle de sa subjectivité, non vérifiable par nature. Une personne qui révèle une part de son intimité grâce au média de la parole émet donc une parole juste par essence ? Mais alors… que dire de ces personnes qui manquent d’honnêteté vis-à-vis d’elles-mêmes, qui se leurrent de bonne foi ou qui se mentent à elles-mêmes et / ou à autrui ?

– Serait-elle une parole exprimée au bon moment ? « Avant l’heure, c’est pas l’heure ; après l’heure, c’est plus l’heure » dit-on. Une parole juste serait donc une parole opportune, pertinente, qui arrive au bon moment, dans le bon timing…
Mais Jésus a dit des paroles justes – comme de nombreux saints – qui ont pourtant été suppliciés alors que leurs paroles étaient vraies. Dès lors, comment savoir si c’est le bon timing ? Comment savoir choisir le bon moment pour faire de votre parole une « parole juste » et ne pas être pris, au mieux pour un Incompris, au pire pour un Illuminé à brûler ?

Tous ceux qui veulent dire une vérité avant son heure risquent de se retrouver hérétiques.
Pierre Teilhard de Chardin

– Serait-elle une parole transmise à la bonne personne ? C’est étonnant comme une parole peut être juste ou fausse en fonction du destinataire qui l’écoute. Je peux dire une chose juste et au bon moment mais pas à la bonne personne. Du coup, mes propos ne lui servent à rien, ils lui sont incompréhensibles. Cette parole tombe dans l’oreille d’un sourd. Cette parole sonne « faux » même si elle avait des accents de justesse à l’origine.

– Serait-elle une parole prononcée au bon endroit ? Il me semble qu’il y a des lieux plus propices que d’autres pour dire des paroles qui, a priori, sonnent juste, au bon moment et à la bonne personne. En effet, si l’endroit est mal choisi, aïe.
Imaginez que vous disiez à votre partenaire de vie « je ressens beaucoup d’amertume depuis des années à vivre avec toi et je décide de te quitter ». Vous êtes sincère, vos paroles sonnent vraies pour vous, elles sont adressées à la bonne personne, mais au milieu d’une fête de famille !

 

Pour vérifier que votre parole sonne juste, passez-la au crible de ce (début de) questionnement
– Quoi je veux dire ? Et Pourquoi je veux la dire ?
– à Qui je veux la dire ?
– Quand je veux la dire ?
– Où je veux la dire ?

Être proactif Plongeurs Autrement dit,  si vous voulez que votre parole soit juste et soit perçue comme telle, vous vous donnez plus de chance si vous veillez à plusieurs facteurs :
– dire la bonne chose,
– à la bonne personne,
au bon endroit,
au bon moment.

Autant dire si et seulement si :
– Vous avez mené une réflexion sur le contenu de votre message (Quoi dire, votre objectif) ;
– Vous avez réfléchi à la façon dont vous allez le dire (Comment le dire) ;
– Vous avez tourné sept fois votre langue dans votre bouche avant de le dire (Pourquoi  et Pour quoi le dire) ;
– Vous avez repéré le bon moment en veillant à la disponibilité de votre destinataire, vous garantir sa bonne écoute, et votre motivation à vous exprimer à ce moment-là (Quand le dire) ;
– Vous avez veillé à l’environnement dans lequel vous allez vous exprimer (Où le dire)…

Alors – alors seulement – vous commencez à mettre les chances de votre côté pour que ce que vous voulez exprimer soit entendu et compris à peu près comme vous souhaitez que ce soit compris : pour que votre parole soit sur la voie de la justesse.

 

Est-ce suffisant ? Avez-vous conscience de l’essentiel ?

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
L’évangile selon Saint-Jean, Prologue.

(Logos peut être traduit soit « Verbe » soit « Parole »)

Votre parole est votre pouvoir créateur

Être proactif Dessin Philippe

 

Avec une parole, vous avez le pouvoir d’illuminer une personne comme de l’anéantir.
Vous prononcez une parole inspirante et vous embellissez votre esprit comme celui d’autrui ; vous vitupérez et vous vous abaissez et salissez ceux qui vous entendent / vous écoutent.

 

Vous en doutez ?
– Comment Hitler a-t-il soulevé ses troupes et détruit une partie de l’humanité ? Par ses harangues venimeuses, ses paroles étayées sur la peur.
– Comment votre vocation est née ? Parce que des personnes ont prononcé des paroles décisives, et qui vous ont porté.
– Pourquoi avez-vous si peu confiance en vous ? Parce que des personnes vous ont répété à l’envi que vous étiez nul quand vous étiez petit.
– Pourquoi êtes-vous marié ? Parce que votre partenaire a exprimé les mots qu’il fallait, et que vous avez répondu « oui ».

– Pourquoi êtes-vous seul ? Parce que vos paroles sont sorties trop tard ou trop tôt ou pas au bon moment.
– Pourquoi êtes-vous triste en ce moment ? Parce que la parole de réconfort n’est pas arrivée jusqu’à vous.
– Pourquoi décidez-vous de changer de vie ? Parce que quelqu’un a prononcé les bonnes paroles au bon moment, et elles vous ont percuté.
– Pourquoi me lisez-vous en cet instant ? Parce que mes paroles pénètrent votre âme et vous réveillent, vous rendent à vous-même (je m’imagine être Dieu là. Après tout, je suis douée de parole et « comme la Parole est Dieu »…)

 

Votre parole vous permet d’exprimer votre pouvoir créateur. Votre parole manifeste votre intention, quelle que soit votre façon de parler. Tout ce que vous ressentez, tout ce que vous pensez, tout ce que vous faites, s’extériorise par votre parole. Elle rend réel et concret votre pouvoir créateur. Elle est votre force. Elle contribue à faire la personne que vous êtes aujourd’hui grâce à l’expression de tout ce qui vous constitue et vous façonne.

La parole est si puissante qu’un seul mot peut changer la face du monde, bouleverser une vie, transformer un être.
Elle peut vous élever comme vous abaisser.
Elle peut vous libérer comme vous asservir.
Elle peut vous façonner un destin comme vous gâcher la vie.

 

Que décidez-vous de créer ?

Des opinions, des jugements, des idées, des concepts, des paroles de tous horizons se répandent dans l’air du temps et dans l’environnement que vous respirez, dans lequel baignent vos oreilles et vos neurones. Tous les esprits sont aptes à saisir les graines semées à tout vent. Certaines semences vont trouver en vous un terreau dans lequel s’enraciner et s’y développer, d’autres vont vous frôler et vous éviter. Certaines de ces graines vont vous nourrir et vous faire grandir, d’autres vont vous appauvrir. Pour quel type de graines votre esprit est-il fertile ?

Être proactif Statue JusticeNous sommes mus par deux grandes énergies : la peur et l’amour. Ce sont les deux forces agissantes en perpétuel balancement, nous maintenant dans une stabilité relative, à charge pour nous de maintenir notre assiette en équilibre.
A nous la responsabilité de veiller aux grains qui remplissent les plateaux de notre balance intérieure.
A nous le choix de faire pencher notre balance d’un côté plutôt que de l’autre.

Et une parole – une seule parole – peut remettre l’équilibre en question : nous faire verser vers plus-d’amour ou plus-de-peur. Vers la vie ou vers la mort.

Alors, quelle tournure d’esprit décidez-vous d’adopter, tant pour émettre des paroles (justes) que pour en accueillir ?
Quelle qualité de terreau décidez-vous de fertiliser pour faire fructifier les paroles d’amour en vous et autour de vous ?

Une parole juste est donc d’abord une parole mue par l’amour plutôt que par la peur 🙂

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« Une parole juste est donc d’abord une parole mue par l’amour plutôt que par la peur »… (Nathalie Decottégnie)

Il est utile de le redire – et de le réécrire – car, quelques jours après avoir rédigé cet article, je lis dans le magazine CAPITAL septembre 2014, dans leur dossier sur « Les Professionnels qui abusent » l’extrait suivant (page 57 sur les Garagistes ici) :

« … Dans ces grandes chaînes, les mécanos sont formés à prononcer les mots justes pour faire plier le client...[gloups, je m’étrangle]. Cela consiste en un discours anxiogène touchant à la sécurité des passagers… une pratique des « éléments de langage »… de bons arguments à faire valoir… [pour faire payer – j’allais dire « raquer », argot qui veut dire « faire payer » – les clients un maximum] » (Article du journaliste Olivier Meyer)

…Il est vraiment temps de rentrer dans le Nouveau Paradigme, changer notre vision du monde, bouleverser nos façons de penser, de voir et de faire… Découvrir d’autres valeurs – celles issues du cœur, du vivant, de la justesse des sentiments et des actions – la réussite est là aussi, surtout là !

 

Je vous souhaite le meilleur,

nathalie Decottégnie, la proactivité en action Nathalie Decottégnie,
La Référente de la Proactivité, Auteure, Conférencière par passion,
Consultante-Formatrice en Développement personnel et professionnel,
Maître-Praticienne Reiki depuis 2004.

Cet article a 3 commentaires

  1. Marco

    Eh oui malheureusement dans beaucoup de profession ce la se passe! J ai souvent formé des collaborateurs il y a primo le langage entreprise (qui consiste à être le plus précis possible) dans les rapports, les échanges avec la hiérarchie puis la justesse des mots à utiliser devant le client pour le séduire puis le convaincre qu il fait la meilleure affaire du monde! (bon je chématise) mais c est exactement cela! J ai fait partie de ces gens et aujourd hui ouff! Juste libre! (Oh j’ai utilisé juste) Bonne journée Nathalie.

  2. admin

    merci Marco pour votre commentaire !

    Excellente journée à vous, avec plein de mots justes.

    Cordialement, Nathalie Decottégnie

  3. Marco

    Alors la chapeau c’est une matinale qui réveille les neurones!
    Je lis je comprends
    Je regarde c’est voir (lire en diagonal)
    J’écoute j’ assimile je comprends
    Je parle tu entends
    Je dis tu écoutes
    Le juste mot est celui qui ne cause
    pas de maux il est dis, écouté, compris.Il engage Il correspond à la réalité Il est la à bon escient!
    Il a de la valeur!
    J’entend c est le bruit

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