Être proactif est inhérent à la nature humaine

Stephen R. Covey, dans son best-seller Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent (First Editions, 1989) écrit que « la proactivité fait partie des principes inhérents aux lois naturelles qui gouvernent notre vie et notre efficacité organisationnelle. (…) Des lois hors du temps, universelles et interdépendantes, tout aussi vraies et immuables que les lois de la gravité ».

Autrement dit, nous sommes tous naturellement – et virtuellement – proactifs. « Virtuellement » car c’est à nous de le devenir concrètement, dans le respect de notre nature humaine, grâce au développement de notre potentiel de savoir être et savoir-faire proactifs.

Sur cette première habitude – être proactif -, Stephen Covey bâtit les six autres dans un ordre croissant, comme une pyramide où s’appuient progressivement les habitudes les unes après les autres. Une habitude acquise permet d’appuyer la suivante à acquérir. Ainsi, si vous n’êtes pas proactif, si vous n’avez pas intégré cette première habitude de son système, à la base de la pyramide, vous ne pouvez rien bâtir, celle-ci s’écroule. Vous n’arrivez à rien, vous ne parvenez pas à « réaliser tout ce que vous entreprenez ». C’est pourquoi il nous enjoint fortement à devenir proactif. Le titre de sa première habitude est sans ambiguïté : Soyez proactif écrit-il d’emblée.

Ce qui revient à dire que, si nous voulons réussir notre vie – réaliser tout ce que nous entreprenons -, nous n’avons pas d’autre choix que d’acquérir cette première habitude sur laquelle reposent les six autres. Nous nous devons d’être proactif.ve. Nous devons actualiser ce « principe inhérent » à la nature humaine et en faire une (première bonne) habitude pour gagner la maîtrise de soi, ce qui nous permettra de gagner en maturité (sic) et être capable de développer les habitudes suivantes.

Dans ce chapitre sur la Proactivité, Stephen Covey nous parle de l’expérience de Viktor Frankl sous l’Allemagne nazie et sa déportation dans les camps de la mort. [Je vous invite à aller consulter la page « la Proactivité selon Viktor Frankl » sur ce site.] Stephen Covey explique que c’est à la suite de cette « découverte » que Viktor Frankl devient le « fondateur » de la proactivité. [Et c’est sans doute dans cette continuité que Wikipédia indique que le « fondateur de la proactivité » est Viktor Frankl. Je vous invite à aller consulter la page « la Proactivité selon Viktor Frankl » pour en savoir plus à ce propos]

Mais comment prendre notre liberté à bras-le-corps et nous en servir pour devenir proactif.ve lorsque nous sommes prédéterminé.e ? Comment sortir de nos entraves pour devenir Qui nous sommes vraiment ?

 

Être proactif, c’est sortir des déterminismes

La psychologie, à ses débuts, a décrit l’être humain comme un être prédéterminé pour expliquer la nature humaine :

  • par le déterminisme génétique : notre ascendance dicte qui nous sommes. Si je suis irascible, c’est pas de ma faute, mon grand-père l’était déjà. J’ai hérité de ses gènes. Et puis je suis Française, tout le monde sait que les Français n’en font qu’à leur tête ;
  • par le déterminisme psychique : nos parents ont fait de nous qui nous sommes. Si je suis timide/extravertie/introvertie…, c’est la faute de l’éducation que j’ai reçue. Mon caractère est issu des expériences que m’ont proposé mes éducateurs (parents, enseignants, relations professionnelles…). C’est pour cela que je me sens affreusement coupable lorsque je commets une erreur. C’est pour cela que je suis perfectionniste, mes parents me voulaient parfaite pour être fiers de moi en société ;
  • par le déterminisme social : c’est mon patron/mon partenaire/mes enfants/la concurrence économique/la politique actuelle… qui dicte.nt ce que nous sommes. La société est responsable de qui je suis.

Chacun de ces déterminismes est issu de la théorie du réflexe conditionné selon Pavlov : nous sommes conditionnés à répondre d’une certaine manière à certains stimuli. C’est comme ça et nous n’y pouvons rien.

Oups, questions :

  • Sommes-nous réellement impuissant.e ?
  • Sommes-nous vraiment honnête avec nous-même lorsque nous disons être incapable d’y changer quelque chose ?
  • Ne sommes-nous pas un peu trop complaisant.e avec nous-même ?

Le pilote automatique prend les commandes de notre vie, et c’est bien reposant. Mais parfois le pilote prend tellement d’importance qu’il vit sa propre vie au lieu de nous rendre service et nous faciliter la nôtre.

Stephen Covey nous dit qu’à cette étape d’acquisition – ou de perfectionnement – de cette habitude (devenir proactif), nous avons la pleine conscience de nous-mêmes. Nous savons que notre comportement découle de nos décisions, et que nous sommes responsable de notre propre vie. Aussi avons-nous la responsabilité de provoquer les événements en prenant des initiatives pour réaliser ce que nous décidons d’entreprendre, et nous créer une vie formidable.

Il part du constat qu’être proactif fait partie de la nature humaine, dans la mesure où être proactif consiste notamment à être conscient. Notre niveau de conscience entraîne notre niveau de proactivité. Et nous sommes tous conscients de nous-mêmes donc tous proactifs. Nous sommes tous proactifs, certes, mais à des degrés divers qui varient en fonction de notre niveau de développement de la conscience de soi. (j’allais écrire « de la connaissance de soi ». J’y reviendrai)

 

Être proactif, c’est être conscient.e de soi

Au moment où vous lisez ces lignes, vous êtes conscient.e d’être assis.e ou debout, d’avoir chaud ou froid, du bruit environnant, des pensées qui vous traversent l’esprit.

Allez plus loin dans cette conscience de vous-même : observez-vous comme si vous étiez un observateur en train de vous regarder lire ce texte. Regardez-vous en train de lire comme si vous étiez un autre :

  • Que voyez-vous ?
  • Pourriez-vous vous décrire ?
  • Que ressentez-vous ?
  • Comment le décririez-vous ?

Cherchez maintenant à observer comment votre esprit (ou votre mental) fonctionne :

  • Réagit-il rapidement ?
  • Est-il en train de critiquer cet exercice ?

Cette capacité à réfléchir – comme un miroir renvoie (réfléchit) votre image – est inhérente à la nature humaine.

Ce recul sur soi, cette conscience de soi est ce qui nous distingue des autres mammifères. Cette conscience de soi est ce qui nous fait personnellement progresser (au plan individuel) et collectivement (au plan générationnel). C’est cette conscience de soi qui nous permet de nous évaluer, d’apprendre de nous-même, de nos expériences, de nos erreurs, et de progresser. Ou pas.

C’est aussi cette conscience de soi qui permet d’avoir un regard critique sur ses actes personnels :

  • Est-ce que j’agis de manière juste ?
  • Est-ce que mes actes sont conformes à mes valeurs ?
  • Comment je me sens en choisissant telle option… bien ou mal ?
  • Est-ce que je ne blesse personne en prenant cette décision ?
  • Est-ce que je suis capable de reconnaître mes erreurs ? De demander pardon ?
  • Est-ce que je me comporte en personne responsable, conséquente ?
  • etc.

Ainsi, nous avons le pouvoir de nous observer et de changer ce qui ne nous convient pas – nos habitudes et nos routines – puisque nous avons conscience de nous-même, de nos pensées, de nos émotions, nos sentiments, et nos actes. Avoir cette conscience de soi, pouvoir prendre du recul sur soi-même nous permet de dire que nous ne sommes pas nos sentiments, nous ne sommes pas nos humeurs, nous ne sommes pas nos pensées, nous ne sommes pas nos comportements.

Le simple fait que nous puissions observer nos ressentis, nos pensées, nos humeurs, (imaginer) les conséquences de nos actes, nous démontre que nous pouvons nous en détacher. Nous pouvons éviter de nous identifier à elles et nous épargner ainsi des souffrances inutiles. Nous avons le choix de ne pas les subir.

 

Être proactif, c’est être capable de se projeter

Attention, il y a une différence entre « se projeter » (dans le futur, imaginer) et « projeter sur l’autre » (mécanisme de défense).

Cette conscience de soi nous permet aussi de nous projeter dans le futur. D’imaginer le pire comme le meilleur, d’échafauder des plans sur la comète, de visualiser des objectifs, de monter des scénarios de toutes pièces, et d’évaluer leurs conséquences potentielles.

« En réalité, dit Stephen Covey, tant que nous ne prenons pas en compte notre manière de nous voir (et de voir l’autre), nous sommes incapables de comprendre comment l’autre se considère, se ressent et voit le monde : tant que nous ne sommes pas conscients de nous-mêmes, nous ne faisons que projeter nos intentions sur ses comportements en appelant cela de l’objectivité. » (page 77)

Parce que, n’étant pas conscient.e de nous-même, nous ne savons pas ce qui nous meut, nous agite, nous fait ressentir et penser. Nous sommes sur pilote automatique et nous n’avons même pas conscience d’y être. Nous sommes à côté de nos pompes sans le soupçonner et nous accusons autrui de nous mettre « dans cet état-là ». (Et lorsque vous lui ferez remarquer son illusion, il.elle vous regardera de travers : « mais de quoi elle se mêle celle-là ? Je suis très bien comme je suis ! »)

Bref, tant que nous nous illusionnons sur nous-même par méconnaissance de soi, tant que nous avons une certaine image de soi issue d’une vision déformée, nous vivons dans un monde projeté où nous prêtons à l’autre nos inconsciences et nos inconséquences. Et nous rendons l’autre responsable de nos inconforts, de nos émotions, de nos décisions… Nous ne sommes pas maître à bord de notre vie. Nous subissons, nous ne sommes pas proactif.

Je vous invite à aller plus loin dans votre découverte-connaissance de la proactivité. En effet, j’ai fait allusion aux 7/8ème de l’iceberg que vous êtes (c’est-à-dire cette partie de vous dont vous êtes plus ou moins conscient.e) dans la Proactivité selon Wikipédia. Mais être proactif n’est pas seulement ce qu’en dit Wikipédia, Viktor Frankl ou Stephen Covey – que je remercie néanmoins pour leurs contribution. Je précise cette notion de Être proactif dans la Proactivité selon Nathalie Decottégnie, à lire ici.

 

Je vous souhaite le meilleur,

nathalie Decottégnie, la proactivité en action Nathalie Decottégnie

Référente de la Proactivité
Auteure, Consultante, Formatrice, Conférencière
Maître Reiki et Praticienne depuis 2004